MOYEN EMPIRE

Après l'instabilité de la première période intermédiaire, l'Egypte se trouva de nouveau unifiée sous l'autorité de Mentouhotep, prince de Thèbes, en Haute-Egypte, et fondateur de la Xle dynastie.

Sésostris III
Sesostris III XIIe dynastie © Brooklyn museum

II fallut un sérieux effort de restauration; ainsi se trouva défini un art tout d'harmonie et d'équilibre.
Les rares vestiges de temples qui ont subsisté (sanctuaires divins à Médinet Madi et à Médamoud) sont de plan simple et de proportions modestes. Si beaucoup d'édifices du Moyen Empire ont disparu, c'est aussi que leurs éléments architecturaux ont souvent été remployés dans des édifices construits ultérieurement : ainsi d'Un petit pavillon édifié à Karnak par Sésostris ter pour sa fête jubilaire (fête-Sed); presque tous les blocs de calcaire blanc ont été retrouvés intacts dans le troisième pylône d'Aménophis III. A Deir el-Bahari, dans le cirque grandiose des montagnes thébaines, le roi Mentouhotep Il fit élever son temple funéraire. Mais c'est dans le voisinage du Fayoum que les souverains de la Xlle dynastie choisirent de résider et d'édifier leurs sépultures, des pyramides de briques crues. Les nombreuses chambres, au plan compliqué, du temple funéraire d'Amenemhat III à Hawara ont frappé l'imagination des Anciens : c'est le fameux Labyrinthe des Grecs. Enfin, sur leur frontière sud, tout au long des déserts rocheux de la deuxième cataracte, les souverains égyptiens du Moyen Empire édifièrent une ligne fortifiée d'une étonnante ampleur.
Les critiques d'art modernes ont tendance à distinguer deux écoles de sculpture. Celle de Memphis, dans le Nord, est plus lyrique, plus idéaliste, comme en témoigne la statue d'Amenemhat III trouvée à Hawara. Les oeuvres de l'école de Thèbes, dans le Sud, sont plus réalistes et d'un expressionnisme parfois brutal : les effigies de Sésostris III montrent un souverain désabusé, aux traits fatigués. De toute façon, le pessimisme suscité par l'anarchie de la première période intermédiaire est sensible dans la statuaire du Moyen Empire. La vogue grandissante du culte d'Osiris a démocratisé le concept de survie dans l'au-delà; le défunt n'est plus représenté dans tout l'éclat de sa force physique; l'expression du visage est triste ou pensive; on affectionne les pierres sombres et polies. Une statuaire qui n'est plus exclusivement funéraire se développe : les fidèles déposent leur effigie en ex-voto dans les temples; c'est le début des « statues-cubes» : le corps se resserre dans une forme cubique, les jambes repliées devant la poitrine et maintenues par les bras croisés.

Aménémhat III
Amenemhat III en prière, XIII dynastie, © Musée du Caire

Les dirigeants du nome de l'Oryx ont laissé à Beni-Hassan des sépultures intéressantes (détails architecturaux taillés dans le roc; peintures aux détails pittoresques). Les fouilles des pyramides royales de Illahoun et de Dahchour ont révélé le haut degré de perfection atteint par l'orfèvrerie. Des tombeaux inviolés de deux filles d'Amenemhat II, les princesses Ita et Khnoumit, près de la pyramide de leur père, furent exhumées des pièces magnifiques (musée du Caire).

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