LES PRÊTRES

Prêtre des morts
Tombe de Néfertari

La vie religieuse intense que l'Egypte pharaonique a connue a fait se developper une caste de prêtres nombreux et spécialisés. Le « maître du rituel », le prêtre suprême et véritable, était le pharaon. Mais il est bien évident que celui-ci ne pouvait pas exercer ses fonctions tous les jours dans tous les temples du pays. Sur les reliefs du temple, c'est pourtant toujours lui qui accomplit les rituels prescrits. Il va alors déléguer ses fonctions à des hauts fonctionnaires qui eux mêmes confieront certaines tâches liées au culte divins à des membres du clergé.

A l'Ancien Empire, « être le serviteur de Dieu » était encore généralement une charge honorifique que des personnages haut placés exerçaient à côté de leur activité de fonctionnaire. Au plus tard à partir de la Ve dynastie, le nombre de sanctuaires croissant rapidement exigea alors, au moins pour les services secondaires, une profession à rémunération fixe, qui pouvait assurer un roulement régulier et ponctuel du culte et qui, hormis les occasions solennelles, devait avoir progressivement remplacé le prêtre titulaire.
Déjà très tôt, les prêtres supérieurs des sanctuaires principaux exerçaient également leurs activités à titre professionnel. Ils portaient des titres prestigieux tels que « chef des secrets du ciel ».

Au Moyen Empire, la rémunération des prêtres était essentiellement constituée du droit d'usufruit des offrandes qui n'étaient servies aux dieux que de façon symbolique. Certes, avec ces offrandes, ils ne pouvaient pas acquérir une grande fortune et, dans un premier temps, leur influence sur les affaires profanes resta limitée. Durant la XVIIIe dynastie, l'image professionnelle du prêtre changea considérablement, surtout à Thèbes, la ville d'Amon. Le sacerdoce offrait désormais un revenu stable ainsi que d'énormes possibilités d'avancement. Aux grandes époques d'Amon, son grand-prêtre était également le « chef des prêtres de tous les dieux de Haute et de Basse Egypte », un titre qui ne se voulait pas seulement ambitieux, mais qui recouvrait une puissance politique réelle.

A côté des prêtres ouab, qui devaient veiller à la pureté des offrandes, des prêtres lecteurs, des « pères divins » et des « prophètes », le temple disposait d'une foule de personnel laïc et même d'une milice privée. Tandis que dans des temps plus anciens seuls les grades supérieurs se distinguaient par une parure typique, comme par exemple la peau de panthère, à partir du Nouvel Empire les prêtres portent volontairement des pagnes de culte archaïques qui ne correspondaient guère aux courants de la mode et qui devaient toujours être fraîchement lavés. Le crâne rasé fut un symbole de pureté. Hérodote rapporte : « Pour qu'aucun pou ou autre insecte nuisible ne puisse s'installer chez eux... ils se coupent tous les deux jours tous les poils. Deux fois par jour et deux fois par nuit, ils se baignent dans de l'eau froide et respectent encore d'innombrables autres coutumes ».
De longue tradition est également le devoir de la prêtresse qui doit charmer le dieu par sa « voix aimée » et par le bruit du sistre. Depuis la XVIIIe dynastie, il fut de bon ton pour les dames de la haute société de faire partie du « harem d'Amon », sans que s'y attache au début un rôle bien précis.

A la Basse Epoque par contre, une hiérarchie s'établit en passant par les prêtresses laïques et les « chanteuses des salles intérieures » jusqu'à l'« épouse divine ». Ce titre se maintint presque un demi-millénaire et a joui temporairement d'une grande influence.

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