Depuis le XVIIIe siècle, la foi religieuse tend à céder la place à la conviction que la science suffit à expliquer le monde où nous vivons sans qu'il soit besoin de faire référence à une explication divine.
Mais la religiosité, ou le sens du sacré, demeure vivace.
Dans les sociétés occidentales, de nouveaux mouvements religieux font leur apparition sous la forme de sectes. Ainsi, l'association pour l'unification du christianisme mondial du révérend Sun Myung Moon, l'association internationale pour la conscience de Krishna ou la Mission de la lumière divine de Guru Maharaj attirent de nombreux disciples à une époque marquée par une large défection à l'égard des religions traditionnelles.
D'autre part, si la religion subit un déclin dans les pays développés, elle est toujours vivace, notamment l'islam, dans de nombreuses autres parties du monde et connaît une notable recrudescence dans les pays de l'ancien bloc communiste où elle était jusqu'alors brimée.
Face à l'évolution des religions, certains adeptes se réfugient dans des courants antimodernistes appelés intégrismes. Ils se rencontrent aussi bien dans des religions en relatif déclin, comme le christiannisme, que dans des religions en plein essor, comme l'islam.
Une façon de classer les religions consiste à distinguer les religions primitives des religions universelles. Les premières regroupent les religions traditionnelles d'Afrique, d'Océanie, de certaines parties de l'Asie et des peuples originels de l'Amérique, ainsi que les religions préchrétiennes d'Europe et les religions antiques du Proche-Orient. Bien qu'elles diffèrent dans le détail, ces religions ont de nombreuses caractéristiques en commun. Elles présentent pour la plupart une assise locale et sont adaptées au peuple ou à la tribu qui les pratiquent. C'est pourquoi les mythes rattachés à ces religions relatent souvent l'origine de telle ou telle tribu particulière. D'autre part, les religions primitives modernes reposent sur une tradition orale plutôt que sur des textes sacrés. Enfin, de telles religions ne pratiquent généralement pas le prosélytisme, c'est-à-dire qu'elles ne cherchent pas à faire des adeptes en dehors de la communauté sociale, qui est aussi la communauté religieuse.
À l'opposé, les religions universelles considèrent qu'elles peuvent avoir une signification pour tous les peuples de la Terre. Elles se reconnaissent donc une vocation missionnaire. D'autre part, elles disposent de textes sacrés. Les religions universelles sont elles-mêmes divisées en grandes familles.
Une première famille regroupe le judaïsme, le christianisme et l'islam, qui ont un cadre historique et géographique commun.
La famille indienne comprend l'hindouisme, le bouddhisme original, le jaïnisme et le sikhisme.
La famille extrême-orientale enfin englobe le confucianisme, le taoïsme et le shintoïsme.
Bien que toutes les religions prétendent avoir été inspirées par Dieu, elles naissent et se développent dans des circonstances historiques, géographiques et culturelles particulières qui déterminent leur forme distinctive.
Une autre façon de classer les religions consiste à distinguer les religions monothéistes, qui reconnaissent un seul dieu, et les religions polythéistes, qui en honorent plusieurs.
Le judaïsme, le christianisme et l'islam sont des religions monothéistes, tandis que l'hindouisme, les religions de la Grèce antique et des anciens peuples germaniques, ainsi que de nombreuses religions primitives sont polythéistes.