ISAÏE
Esaïe
Le prophète Esaïe par Michel-Ange Chapelle Sixtine

Isaïe ou Esaïe, le premier des quatre grands prophètes de la Bible au VIIIe siècle avant notre ère. Il prophétisa sous les règnes d'Ozias, de Joatham, d'Achaz et surtout d'Ezéchias, dont il fut l'ami et le conseiller. Témoin de la ruine du royaume d'Israël, il s'efforça de reculer celle de Juda en combattant l'idolâtrie et les influences qui portaient les rois à rechercher, contre l'Assyrie, l'alliance trompeuse de l'Egypte. Le Talmud raconte que, condamné à mort par le roi Manassé, il fut coupé en deux avec une scie de bois.

Le livre des prophéties d'Isaïe, inscrit par la Synagogue et par l'Eglise catholique au canon des Ecritures, se divise en deux parties.

La première (I-XXXIX) contient un recueil de prédictions concernant soit les Juifs, soit les nations étrangères.

La seconde (XL-LXVI) forme un tout complet et dépeint la délivrance du peuple juif, d'abord par la fin de la captivité de Babylone, puis, plus tard, par les humiliations et les triomphes du Messie. Le livre d'Isaïe est écrit dans un hébreu très pur ; les récits sont en prose, les prophéties en langage mesuré. Tous les critiques s'accordent à louer la perfection du style qui, dans un ensemble harmonieux, unit la clarté, la vigueur et la précision avec l'éclat de la poésie.

Alors le roi régnera selon la justice, Et les princes gouverneront avec droiture. Chacun sera comme un abri contre le vent, Et un refuge contre la tempête, Comme des courants d'eau dans un lieu desséché, Comme l'ombre d'un grand rocher dans une terre altérée.
Les yeux de ceux qui voient ne seront plus bouchés, Et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le coeur des hommes légers sera intelligent pour comprendre, Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement. On ne donnera plus à l'insensé le nom de noble,
Ni au fourbe celui de magnanime. Car l'insensé profère des folies, Et son coeur s'adonne au mal, Pour commettre l'impiété, Et dire des faussetés contre l'Éternel, Pour laisser à vide l'âme de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif.
Les armes du fourbe sont pernicieuses; Il forme de coupables desseins, Pour perdre les malheureux par des paroles mensongères, Même quand la cause du pauvre est juste. Mais celui qui est noble forme de nobles desseins, Et il persévère dans ses nobles desseins. (Esaïe 32, 1 à 8)

ICONOGRAPHIE.

Isaïe, fresque de Raphaël, dans l'église Saint-Augustin, à Rome, restaurée de bonne heure par Daniel de Volterra.
Isaïe a été figuré encore par Fra Bartolomeo (musée de Florence), par le Pérugin, dans un tableau de l'église Saint-Pierre de Pérouse ; par Michel-Ange à la Sixtine. Parmi les représentations modernes d'Isaïe, nous citerons : une fresque d'Hippolyte Flandrin, à Saint-Germain-des-Prés, et une peinture de Jules-Elie Delaunay, dans l'église Saint François Xavier (Paris VIIe).

BIBLIOGRAPHIE.

Bibliothèque virtuelle
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