Le Léviathan est un serpent mythique qu'on trouve à plusieurs reprises dans les récits des livres hébraïques et bibliques (Job, Psaumes, Isaïe). Sous ce nom et sous d'autres appellations, il appartient plus largement à la mythologie sémitique. Il équivaut au Dragon , bien connu dans le Proche-Orient ancien et peut être vu comme un crocodile du Nil.
C'est la personnification des puissances du Mal, qui apparaissent sous l'aspect de ce monstre aquatique à une ou plusieurs têtes (Ps. LXXIV, 14).
Dans le contexte des récits de la création, il renvoie plus précisément à la mythologie babylonienne, dans laquelle le combat de Marduk contre ces monstres de ce genre, joue un rôle important.
Cependant, on n'a pas trouvé le terme de Léviathan ou un mot approchant dans les documents babyloniens.
Les tablettes d'Ugarit le mentionnent dans les textes liturgiques de la lutte entre Baal et Yam (« Mer ») et lui attribuent les traits d'un « serpent fuyard », tout comme le fait Isaïe (XXVII, 1) : « Léviathan, le serpent fuyard [...], il tuera le dragon de la mer. » Dans le Psaume LXXIV, 14 (« Toi qui fracassas les têtes de Léviathan »), il symbolise la mer Rouge et rappelle la victoire de Yahvé sur l'Egypte. Dans Job, XL, 25, et dans le Psaume CIV, 26, il continue d'évoquer, en des tournures remplies d'ironie, le monstre vaincu par le Dieu d'Israël, aux origines du monde.
On retrouve Léviathan, en compagnie de Béhémoth, dans la littérature apocalyptique juive (Énoch éthiopien, Baruch syriaque, IVe Esdras), où le premier demeure toujours un monstre aquatique, tandis que le second est un monstre terrestre. Ils sont censés être apparus au cinquième jour de la Création, seront définitivement vaincus à la fin des temps et servis en nourriture aux justes au cours du banquet messianique.
Psaumes (LXXIV,14 et CIV, 26); Isaïe, (XXVII, 1); Livre de Job (III,8 et XL,25 et XLI,1).