Brigit ou Brigid était la déesse la plus puissante et la plus connue de la mythologie celtique.
On retrouve son nom avec des prononciations et des graphies très différentes selon la localisation géographique comme: Brighid, Brigit, Bríd, Brigid, Bride, Bridey, Briggidda, Brigantia dans le nord de l'Angleterre, Brigindo en Gaule...
Vénérée dans tout le monde celte, elle recouvre donc les trois fonctions de la société:
1. protectrice des poètes, et déesse de la divination ;
2. patronne des médecins, déesse des guérisons. Par son pouvoir sur les accouchements, elle incarne la fécondité.
3. patronne des artisans — bronziers, forgerons, orfèvres de plus sa participation active à la fabrication des armes souligne son aspect guerrier ;
Sa proximité avec la nature en fait une maîtresse des animaux, mais aussi des montagnes, des eaux et des forêts. Il est à noter qu'elle possède « deux boeufs royaux », nommés Fe et Men, ainsi qu'un sanglier Torc Triath, et un mouton Cirb. Elle est particulièrement présente autour des sources et des puits.
On raconte que, lors de sa naissance, au lever du soleil, un colonne de feu s'est elevée au dessus de sa tête de tell sorte qu'on aurait pu croire que sa maison natale était la proie des flammes. Ce rapport avec le feu se trouve aussi concrétisé par d'autres pratiques. Chaque soir la maitresse du logis en recouvrant le foyer de cendres demandait la protection de Brigid. Elle veille aussi bien sur le feu sacré de la tribu que sur celui du foyer domestique.
Avec Bress le Fomore, elle engendre un fils, Ruadan, qui
meurt prématurément. Sous le nom de Brigh, elle inaugure les rites funéraires à l'occasion de la mort de son fils et invente un appeau nocturne magique.
Avec Turenn elle met au monde la « triade divine » des trois frères Brian-Iucharba-Iuchar/Uar.
Son culte fut particulièrement répandu en Irlande et dans le nord de la Bretagne insulaire. Un chroniqueur médiéval du Pays de Galles, a écrit qu'à son époque un feu a été maintenu allumé en permanence dans son sanctuaire de Kildare, en Irlande. Son culte a perduré bien après la christianisation de l'Irlande.
Elle fut assimilée à Sainte Brigitte patronne
de l'Irlande qui naquit vers 453 mais aussi à Sainte Bride, sage-femme de la Vierge Marie. On prétendait d'ailleurs qu'elle pouvait nourrir les animaux sans diminuer pour autant la nourriture des hommes.
La tradition de fabriquer des croix de Brigid la veille de Imbolc (le 1er février) , période de lactation des brebis ( par assimilation, le pissenlit est devenu sa plante tutélaire pour la sève laiteuse qui se dégage de sa tige) s'est perpétuée. Ces croix sont faites de feuilles d'herbe ou de paille. L'apparence de la croix pouvait changer selon la tradition culturelle locale, mais la symbolique demeurait la même: la croix qui était suspendue dans la maison, devenait un talisman de protection contre les mauvais esprits et le feu. Ce jour-là, on pouvait lui sacrifier un poulet, de préférence « enterré au confluent de trois cours d'eau ».
Dans la mythologie de l'Irlande celtique, Brigit est la divinité féminine unique ; elle est fille du Dagda. Sous le nom de Brigit, ou encore sous ceux de Dana, Ana ou Anu, elle est nommée Brigitt la Poétesse par les poètes, par les médecins, Bright la Guérisseuse, et par les forgerons. Elle est également la Vachère, associée au bétail, réunissant ainsi les trois fonctions « duméziliennes ».Mais Brigit n'est guère citée dans les textes mythologiques et épiques, parce qu'elle a été supplantée par sainte Brigitte, devenue patronne de l'Irlande à côté de saint Patrick. Sous d'autres noms, elle est un personnage important des principaux récits, en particulier dans l'ensemble qui a pour titre Tochmarc Étaine (« Courtise d'Étain »). Elle y apparaît sous les noms de Boand (bo vinda, « vache blanche ») et d'Étain / Eithne.
① Sous le nom de Boand, elle est l'éponyme de la Boyne et la mère du dieu de la Jeunesse, Mac Oc ou Oengus, fruit de son adultère avec le Dagda. La légende raconte qu'après sa faute elle alla à la source magique de la Segais pour se purifier. Mais l'eau de cette source était si pure qu'elle brûlait comme le feu et nul ne pouvait en approcher sans l'accord de son propriétaire, Nechtan (autre nom d'Elcmar ?). Alors, Boand, par défi, fait le tour de la source dans le sens contraire de la marche du soleil. L'eau jaillit et la mutile, lui enlevant un œil, un bras et une jambe. Elle s'enfuit et, poursuivie par l'eau, provoque par sa course jusqu'à la mer le jaillissement de la Boyne.
② Sous le nom d'Étain, elle est donnée en mariage à Midir. Mais la première femme de ce dernier, Fuamnach, la transforme par jalousie en une flaque d'eau, puis en un ver de taille infinitésimale qui, chassé par le vent, tombe dans la coupe de la femme d'un héros d'Ulster. La femme l'avale et donne naissance à Étain, non pas comme déesse mais comme simple femme. Dans cet état, Étain est reine d'Irlande et devient l'épouse du roi Eochaid. Plus tard, Midir reviendra enlever Étain à Eochaid et il l'emmènera définitivement dans l'Autre Monde.
③ Sous le nom d'Eithne, elle est la personnification allégorique de la souveraineté de l'Irlande, l'épouse de Lug. Mais, sous le nom de Morrigan, « Grande Reine », elle est la déesse de la Guerre et une satirique épouse du Dagda.
④ Sous le nom de Korrigan c'est la déesse guerrière, ou bien celle de la souveraineté.
⑤ Sous le nom de Macha, elle est responsable de la faiblesse des Ulates
Boann | Dagda |
BRIGIT | |
Epoux* / amant | Enfants |
Bres* | Ruadan |
Turenn |
Brian, Iuchar, Iucharba |