Le héro qui régla la couse du soleil
Il y a très longtemps bien après que le ciel et la terre eussent été séparée, vivait un géant qui s'appelait Kuafu. Il avait taille gigantesque et il marchait si vite qu'il semblait avoir des ailes.
Il se peut qu'autrefois le Soleil avançât plus vite qu'aujourd'hui. A l'époque, on avait toujours l'impression que les journées étaient trop courtes. Chaque jour, on n'avait pas encore trouvé le temps de se mettre à l'ouvrage que la nuit était déjà tombée. Comme en ce temps-là il n'existait pas de lampe, on peut imaginer combien les hommes étaient incommodés par ces nuits froides, obscures et interminables.
Aussi tout le monde se plaignait-il du Soleil. Un jour, Kuafu se mit en colère et alla voir le Soleil. Orgueilleux, le Soleil ne daigna même pas lui répondre. Il continua à filer rapidement vers l'Ouest. Furieux, Kuafu se mit à sa poursuite en brandissant son bâton.
L'étrange boule de feu roulait toujours vers l'ouest et Kuafu la poursuivait à toute vitesse à travers les plaines. Lieu après lieu, il s'en approchait. Mais plus il s'en approchait, plus il avait chaud. Il était en nage et les gouttes de sueur voltigeaient autour de lui. N'en pouvant plus, il déchira sa tunique, découvrant ainsi sa forte et rouge poitrine. Luttant contre la chaleur, il courait et courait toujours. Kuafu transpirait tellement qu'il lui semblait qu'il allait mourir de soif. Il avait la gorge horriblement sèche. Quelques lieux encore et il aurait rejoint le Soleil, mais il n'y parvint pas à cause de la soif.
Il dû s'arrêter et aller à la hâte se désaltérer dans le Huanghe. D'un seul trait, il absorba les eaux du fleuve. Cependant, il avait encore très soif. Il se précipita vers la rivière Wei, mais elle ne suffit pas non plus à étancher sa soif. Il prit le parti d'aller vider un lac du nord. Hélas, trop assoiffé, il ne put l'atteindre et mourut à mi-chemin.
Son bâton, tombé à terre, se transforma en une forêt de pêchers touffue. Chaque année, les arbres de cette forêt produisent en abondance des fruits désaltérant les hommes qui prennent le frais sous le vaste ombrage. C'est pourquoi le souvenir de Kuafu est resté dans le souvenir des hommes.