Le panorama des arts en Inde est suivi par des pages consacrées à la représentation plus spécifique de la mythologie dans l'art.
Jusqu'au IIIe siècle avant notre ère l'Inde n'a pas connu l'usage de la pierre, et ses fragiles édifices en bois ont tous disparu. Les influences hellénique et perse concourent à la formation d'un art nouveau qui se développa sous l'action du bouddhisme. L'architecture bouddhique donne les lats, piliers surmontés d'une image symbolique ; les stupas élevés sur un endroit consacré par la légende, ou sur de saintes reliques : Bhopal, Sanchi, etc. ; les tchaityas, lieux d'assemblée ou de prière qui comportent une façade ouvrée dans le roc, une nef flanquée d'ailes et bordée de colonnes, et, comme une espèce de chœur, un dagoba, sorte de stupa, où sont déposées des reliques. Une large fenêtre percée au-dessus du porche éclaire le dagoba. Les viharas ou monastères se composent d'une cour entourée de cellules, souvent accompagnées de galeries ornées de riches sculptures ; dans le nord-ouest, particulièrement à Gandhâra se développe une sculpture gréco-bouddhique (Ier et IIe siècle), on remarque une forte empreinte de l'art occidental.
Le djaïnisme donna de nouvelles formes à l'art décoratif. Les temples du mont Abu au Rajastan et de Parichnat sont groupés sur le flanc des collines, comme ceux de Palitana. Dans l'Inde du Sud, il y a deux sortes d'édifices affectés au culte djaïn : les bettus, vaste cour à ciel ouvert renfermant la statue d'un personnage et les bastis, pareils aux temples du Nord, modifiés par le contact avec l'art dravidien.
L'architecture hindoue se divise en trois styles : dravidien, chaloukya, septentrional. Les temples dravidiens se composent, en général, de quatre parties :
1° le temple principal ou vimana, qui contient la cella, où se trouve la statue du dieu ou son emblème ;
2° le porche mandapa ;
3° les portes pyramidales, gopoura ;
4° les salles à piliers, chauderie, qui servent d'asile aux pèlerins, etc.
Le style chalukya a laissé quelques traces dans la région où ont régné les princes de cette dynastie, c'est-à-dire entre le golfe Arabique et le golfe du Bengale, où l'on trouve les ruines d'Halebid et celles de Somnathpour, de Baillour, etc.
Dans le Nord, nous trouvons un contraste complet avec le style dravidien. Là où se dresse la pyramide, c'est le dôme qui apparaît ; le temple est un simple carré, c'est-à-dire le sanctuaire. Les temples de l'Orissa, ceux de Shiva à Bhubaneswar et de Vishnou à Pouri sont des exemples excellents de ce style.
Les dynasties musulmanes ont donné à l'Inde un style spécial, dont on admire les merveilleuses productions : mosquées, tombeaux, palais. Une période fort intéressante est celle du XIVe siècle, où règne une simplicité sévère. Dans le Gujarat, à Ahmedabad, on constate une heureuse influence de l'art djaïn. Mais c'est sous les Mogols que se développa le plus bel art musulman. Rappelons le Taj Mahal, élevé sur les bords de la Jumna par Chah Djahan (1648), les palais d'Akbar à Agra, la mosquée de Fateh-pour, le palais de Chah Djahan à Delhi, enfin les mosquées d'Agra, la Mouti Masjid et la Jama Masjid, les tombeaux d'Houmayoun et d'Akbar.
L'histoire de la sculpture ne commence vraiment qu'avec le bouddhisme ; une école spéciale se développe qui se donnait pour objet la représentation du maitre et les événements de sa vie terrestre. L'influence gréco-bactrienne créa un art dont les musées de Lahore et de Londres possèdent de curieux spécimens. A cette période succéda une nouvelle évolution au cours de laquelle l'artiste multiplia les bras, les jambes, les têtes, et chercha à frapper par l'abondance des détails.
Il est certain que les palais étaient richement décorés. Les spécimens de la peinture, toutefois, sont assez rares. L'apogée de la peinture indienne se situe entre le Ve et le VIe siècle (fresques de Sigiriya, et surtout d'Ajantâ). Sous les grands Mogols elle se réduit à l'enluminure et la miniature, de style indo-persan ; aux dessins et aux peintures du Tibet, de la Chine et du Japon.
Ils ont joui dans l'Inde d'une renommée méritée ; la joaillerie, les tissus, le mobilier furent fameux dans le monde entier. L'organisation de la société en castes a beaucoup contribué à établir cette réputation ; les métiers, transmis de père en fils, assuraient aux ouvriers une expérience et une habileté qui compensaient la perte de leur indépendance.
Les formes végétales dominent dans le répertoire ornemental : les motifs les plus fréquents sont la pomme de pin droite ou renversée, ou légèrement inclinée ; l'arbre de vie, à tige droite et branches symétriques ; les fleurettes disposées en losange ou en quinconce. Les encadrements sont à cordons plats, ou à colonnettes. Des scènes mythologiques, de chasse, des cortèges, etc., complètent un décor aux ressources extrêmement variées.