Caradoc est un chevalier de la Table Ronde, fils d'Ysave et de l'enchanteur Eliavrés; il est souvent appelé Briébras en souvenir du serpent qui s'était enroulé autour de son bras comme le raconte le Livre de Cradoc.
Caradoc, roi de Vannes venait d’épouser Ysave de Carhaix, nièce d'Arthur. Mais Eliavrès, l'enchanteur, était tombé amoureux de la nouvelle reine et réussit à la séduire. Pendant trois nuits de suite, il osa introduire dans le lit du roi, à la place de la reine, une levrette, une truie, puis une jument, que le magicien avait rendues semblables à la nouvelle mariée. Ainsi. Eliavrès put coucher trois fois avec la reine et engendrer un fils qui fut nommé Caradoc, comme son père nourricier sans que ce dernier sache qui était le vrai père.
Caradoc alla à la cour du roi Arthur pour être fait chevalier de la Table Ronde et son premier exploit fut de participer l’épreuve de décapitation (Scène de décapitation identique dans la légende celtique d' Uath et dans le Gauvain et le chevalier vert) . Eliavrès proposa cette épreuve qui consiste à demander à un chevalier de lui couper la tête, mais s’il survit, il prendra la tête du chevalier en échange. Caradoc n’hésita pas à relever le défi. D’un magistral coup d’épée il trancha la tête d’Eliavrès qui à l’étonnement de tous la remit en place. Alors Caradoc offrit son cou. Mais la version de l'épreuve subie par Caradoc se termine autrement que pour Gauvain ; car Eliavrès refusa de porter le coup d’épée et révéla qu'il était le vrai père de Caradoc. Alors, fortement choqué, le jeune Caradoc partit en hâte pour de nombreuses aventures chevaleresques, au cours desquelles il rencontra le seigneur Cador, qui deviendra son meilleur ami, et sa sœur Guinier. De retour à Vannes, il apprit au roi le mauvais tour que lui avaient joué la reine et son amant. Le roi enferma Ysave dans sa chambre et il força Eliavrès à coucher avec une levrette, puis une truie, puis une jument, châtiment répétant le crime. De ces unions monstrueuses naitront trois animaux : un lévrier Guinolac ; un sanglier Tortain ; enfin un poulain dit Levagor ou Loriagor.
Pour se venger de son fils, la reine lui fit ouvrir une armoire contenant un serpent qui lui sauta dessus et se fixa fermement au bras du jeune Caradoc puis il commença à lui soutirer lentement la vie. Alors, Cador, exigea un remède de la reine perfide.
Caradoc entra dans une cuve pleine de vinaigre et à côté on plaça une autre, pleine de lait, où se devait se tenir une chaste damoiselle.
Guinier offrit de se dévouer pour sauver la vie du jeune homme. Comme elle présentait sa poitrine nue au bord de sa cuve, le serpent repoussé par l'odeur du vinaigre et appâté par celle du lait s’élança vers elle. Caradoc, de son épée, trancha net la tête du serpent mais il coupa aussi le mamelon de la jeune fille. Heureusement, la plaie se referma rapidement.
Plus tard il épousa Guinier mais son bras blessé devint plus court et c’est pour cela qu’on le nomma Caradoc Briebras, Caradoc au bras court. Il manquait toujours un mamelon au sein de la reine, sa femme. Un jour on lui fit don d'une boucle d'écu d'or douée d'un merveilleux pouvoir curatif. Caradoc appliqua cette boucle sur le sein meurtri de sa jeune épouse. La boucle y adhéra et remplaça ainsi le mamelon manquant.
Lors d’un séjour qu’il fit à la cour du roi Arthur à Carlyon, et sans doute traumatisé par l’infidélité de sa mère, Caradoc voulut participer à l'épreuve de la chasteté. Il fut le seul de tous les maris présents à pouvoir boire à la corne sans répandre une seule goutte de liquide prouvant ainsi la fidélité absolue de sa femme. Mais, comme cela avait excita la haine de Guenièvre, Caradoc préféra envoyer son épouse à Vannes pour lui éviter tout malheur.