Titre que le poète, littérateur et humaniste Jean Boccace (1313-1375) donna à son chef-d’œuvre écrit en florentin, selon toute probabilité entre 1349 et 1353. Source d'inspiration pour les artistes, « le Décaméron » fut illustré par Boccace lui-même. L'incipit du volume (qui, selon certains, serait de Boccace lui-même) explique le titre, la forme et le contenu de l'œuvre : « Ici commence le livre appelé Décaméron, dans lequel sont rassemblées cent nouvelles racontées en dix jours, par sept femmes et trois jouvençaux ». Le Décaméron est donc divisé en dix Journées et les différents récits, tout en étant complètement autonomes par le caractère et l'argument, apparaissent rigoureusement ordonnés dans un cadre prestigieux, heureusement conçu. Le livre s'ouvre par une espèce de prologue dans lequel l'auteur tient à justifier le caractère spécialement narratif et essentiellement sentimental de son œuvre, consacrée à l'adoucissement des peines des amants malheureux et, particulièrement, des femmes. Suit l'introduction à la Première Journée .
Philomène propose le thème « de celui qui, tourmenté par diverses choses, arrive, au-delà de son espérance, à une conclusion heureuse ». Récits presque tous romanesques, qui ont pour scène l'Italie entière, l'Orient et diverses parties de l'Europe. Quelques uns sont remarquables en raison de leur intérêt humain par exemple : (4) celui qui a pour héros Landolfo Ruffolo courageux Amalfitain, tombé dans la misère, il devient corsaire, s'enrichit, perd à nouveau tout son avoir et réussit à, rentrer miraculeusement dans sa patrie, ramenant avec lui un coffret de diamants échappé à un naufrage.
Il y a aussi l'histoire de Martellino, bouffon de Cour qui, pour se moquer de la superstition des Trévisans, feint d'être paralytique et, miraculeusement guéri, s'attire de nombreux ennuis dont il se dégage à grand-peine.
Mais le chef-d’œuvre de cette Journée est, de l'avis général, (5) la fantasmagorique aventure d'Andreuccio de Pérouse, jeune marchand un peu simple qui, venu à Naples pour acheter des chevaux, connaît, en l'espace d'une nuit, une série bouleversante d'incidents angoissants desquels il peut heureusement se dégager.
(6) Madame Beritola, ayant perdu ses deux fils, est trouvée sur une île déserte avec deux chevreaux. Elle va en Lunigiane où l’un de ses fils, entré au service de son seigneur, est surpris avec la fille de celui-ci et mis en prison. Reconnu par sa mère, il épouse la fille du seigneur et son frère ayant été retrouvé, ils reviennent tous eu leur premier état.
(7) Alatiel, fille du sultan de Babylone est envoyée comme épouse au roi de Garbo. Après divers accidents survenus en l'espace de quatre ans, en divers lieux, aux mains de neuf hommes, elle est enfin ramenée à son père, toujours pucelle, et repart, comme au début de ses aventures, vers le roi de Garbo, pour devenir sa femme.
(8) Le comte d’Angers, faussement accusé, s’enfuît en exil et laisse ses deux enfants en Angleterre. Revenu incognito, il les trouve en bonne situation, va comme palefrenier à l’armée du roi de France, et reconnu innocent, est rétabli dans son premier état.
(9) Bernabo de Gènes, induit en erreur, perd son argent et ordonne de tuer sa femme innocente. Celle-ci se sauve et entre, sous des habits d’homme, au service du Sultan. Elle retrouve celui qui a trompé son mari, le fait punir, et ayant repris ses habits de femme, elle revient avec son mari à Gènes.
(10)
Paganino de Monaco enlève la femme de messer Rieciardo da Chinzica, lequel, ayant appris où elle se cache, va la redemander à Paganino. Mais elle ne veut pas retourner avec lui, et messer Rieciardo étant mort, elle devient la femme de Paganino.