Historia regum Britanniae

Histoire des Rois de Bretagne  [Historia regum Britanniae] est l'oeuvre de l'écrivain anglais Geoffrey de Monmouth composée entre 1136 et 1148.

LITTERATURE.

L'auteur veut écrire l'histoire du peuple breton du temps de l'occupation de l'île jusqu'au moment de l'abandon du pouvoir aux Anglo-Saxons. Geoffrey prétend faire œuvre d'historien mais son livre qui s'appuie essentiellement sur les Prophéties de Merlin et sur les chansons du cycle du roi Arthur, est en grande partie une œuvre d'imagination qui mêle à des traditions nationales comme celles d'Arthur, une multitude de fables. Il connut cependant un grand crédit auprès des écrivains postérieurs qui, croyant au caractère historique des légendes de Monmouth, les rapportèrent dans leurs chroniques.

L'auteur remonte au temps de Brut, fantastique héros des Bretons et premier conquérant de la Grande-Bretagne. Parmi les successeurs de Brut, il cite le roi Léar, père de la pieuse Cordelle (c'est la première trace que nous possédions de cette légende). Après l'histoire de la conquête romaine et de l'adaptation du pays au gouvernement de Rome, nous arrivons au règne du traître Vortigern, qui appela dans l'île les barbares saxons et les favorisa. Vortigern rencontre Merlin, dans les prophéties duquel les contemporains de l'auteur s'ingénièrent à trouver des relations avec des faits historiques. Toujours avec l'aide de Merlin, les glorieux successeurs de Vortigern, Aurelius Ambrosius et Uther Pendragon, repoussèrent victorieusement les invasions barbares. Enfin, Monmouth rapporte le règne d'Arthur, conquérant de l'Irlande, de la Norvège et de la Gaule et vainqueur de son neveu Mordred qui, avec l'aide de la reine Guenièvre, devenue sa maîtresse, avait tenté de s'emparer du trône. Avec les successeurs d'Arthur, et sous la menace continuelle des Saxons, le royaume ne fait que décliner jusqu'à la fin du VIIe siècle.
L'oeuvre de Monmouth n'est pas sans présenter des traits communs avec l'Histoire des Bretons  de Guillaume de Malmesbury, avec les Annales Cambriae et avec les traditions galloises. Les nouveautés qu'elle apporte sont d'origine latine ou française. Arthur n'est plus seulement un roi de légende : il devient le souverain idéal dont rêvait tout le monde chevaleresque et féodal de l'époque des Croisades. Il ressemble au Charlemagne de la plus ancienne épopée française. En réalité, l'auteur a voulu glorifier son peuple et lui donner un héros national comparable au Charlemagne de la légende. Mais comme il entend donner à son héros les apparences d'un personnage historique, il l'encadre dans une chronique générale de la Grande-Bretagne. Les innombrables manuscrits, les imitations et les traductions sans nombre qui en ont été faites attestent l'immense succès de l'ouvrage.

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