Zarathoustra prêche sa doctrine à une population de cultivateurs. D’un fond traditionnel, il dégage une théologie dont l’inspiration est d’exalter jusqu’à la transcendance Ahura-Mazdâ, le plus grand des dieux chez les Achéménides. Les termes mêmes de ce nom définiront désormais l’ontologie mazdéenne orthodoxe : Ahura est Créateur, toute Sagesse, toute Pureté ; il est la loi même du Monde, et la Sagesse qui le définit aura le Feu comme symbole éminent. De même que le Feu repousse la Ténèbre, la Vérité en acte triomphe du Mensonge. Zarathushtra prie devant Atar, le Feu, image d’Ahura-Mazdâ.
Zarathoustra a aussi trouvé dans la tradition Angra-Mainyu, l’Esprit malin. Selon celle-ci, Ahura-Mazdâ et Angra-Mainyu sont jumeaux. Mais, le mal intrinsèque étant un Mainyu, Esprit, il ne peut pas surmonter la divinité souveraine Ahura-Mazdâ. Aucun anti-Dieu ne peut abolir la perfection, qui intègre tout ce qui est vie. Tout doit se penser en fonction de la perfection première : c’est la religion du croyant qui combattra, dévotement, par ses actions quotidiennes, à l’imitation du Seigneur.
On a souvent parlé du dualisme de l’idéologie mazdéenne. A condition toutefois, qu’on perçoive ce que Zarathoustra apporte de nouveau : son « dualisme » est provisoire. En effet, si dualisme signifiait égalité des forces contraires, la théologie du réformateur serait démoralisante dès le début.