L'essentiel du peuplement de la région autonome du Tibet se concentre dans les vallées (rong) et les dépressions (sgang) de l'est et du sud, et, pour plus des trois quarts de la population sédentaire, dans la vallée du Ts'ang-Po.
Ce sont là les seuls terroirs agricoles traditionnels du Tibet, où la culture essentielle est celle du tsingko (variété d'orge résistant au froid), complétée par divers légumes : oignons, pois, yuanken (variété de navet). Une plus grande diversité apparaît dans les vallées du Tibet oriental, plus chaudes (maïs, millet, arbres fruitiers, riz, dont la culture s'est développée sous l'impulsion d'immigrants chinois venus du Sichuan).
Ressources agricoles fort limitées au total, que viennent heureusement compléter les ressources d'un élevage transhumant qui utilise en été les pâturages ('brog) du nord de Lhassa et des monts Gangdisi. Activité complémentaire des agriculteurs sédentaires des vallées, l'élevage devient la ressource exclusive de la partie méridionale et orientale du haut Tibet, dont les pâturages clairsemés (thang) sont parcourus par des pasteurs nomades (moins de 20 p. 100 de la population de la région autonome).
Qu'il soit le fait des sédentaires ou des pasteurs nomades, cet élevage repose essentiellement sur deux espèces admirablement adaptées à ce milieu exceptionnel : le mouton (le tissage de la laine est une importante activité artisanale des agriculteurs sédentaires) et surtout le yack, animal de bât irremplaçable à cette altitude et qui fournit la viande, le poil et le lait qui, transformé en beurre et consommé avec le thé, constitue avec le tsam-pa (farine d'orge grillée) la base de l'alimentation des Tibétains.