David, deuxième roi des Israélites, vers Xième siècle avant notre ère. Fils d'un riche propriétaire de Bethléem, il gardait les troupeaux de son père, lisons-nous dans la Bible, quand le prophète Samuel lui donna l'onction royale et lui promit la succession de Saül, rejeté par Dieu. Vainqueur du géant Goliath, dans un combat singulier qui détermina la défaite des Philistins, David devint un des chefs de l'armée d'Israël, l'écuyer favori et le gendre du roi, dont il calmait les accès de mélancolie par les accords de sa harpe. Mais la popularité du jeune héros, grandissant avec ses victoires, excita contre lui la jalousie de Saül. Quand Saül eut succombé, il fut proclamé roi par la tribu de Juda. Après avoir régné pendant sept ans et demi à Hébron, Isboseth, fils de Saül, étant mort, il fut reconnu par les autres tribus d'Israël. Il conquit Jérusalem, forteresse des Jébuséens et en fit sa capitale. En peu de temps, il devint le prince le plus puissant de l'Asie occidentale.
David, en paix avec ses voisins et devenu tranquille possesseur de son royaume, résolut de faire transporter à Jérusalem l'arche sainte, restée dans la maison du lévite Abinadab. David, revêtu d'un éphod de lin, dansait devant l'arche, au son des trompettes. Sa femme, Michol, fille de Saül, qui l'avait vu danser, et qui ne comprenait pas cette allégresse, s'en moqua en lui reprochant d'avoir paru comme un bouffon devant ses sujets(II. Rois. VI. 14). (En littérature, on fait quelquefois allusion au saint enthousiasme de David.)
La fin de son règne fut attristée par la peste, envoyée par Dieu pour abaisser son orgueil et punir l'adultère qu'il commit avec Bethsabée, dont il fit périr le mari, enfin par la révolte et le succès éphémère d'Absalon, un de ses fils. Malheureux et coupable, David parut plus grand encore par sa constance et son repentir que dans la prospérité. Poète et prophète, il a laissé dans ses psaumes l'image vivante de son âme. Il mourut chargé d'années, après avoir désigné pour son successeur son fils Salomon.
Parmi les oeuvres de l'art chrétien, on ne peut guère citer qu'une belle peinture de voûte du cimetière de Calliste, représentant l'épisode de David et du géant Goliath.
Une peinture de H.-S. Beham, au Louvre, représente en quatre compartiments les principaux épisodes de la vie de David. Le combat de David avec Goliath et David triomphant ont été représentés par une foule d'artistes. La plus belle oeuvre
dans ce genre, est la colossale statue de marbre de Michel-Ange, à
gauche de la porte d'entrée du Palais-Vieux, à Florence, commencée en 1501. En 1502, Michel-Ange fut chargé par le gonfalonier Soderini d'exécuter, pour Florence, une statue également de David, mais en bronze, qui a disparu depuis. Nous mentionnerons encore une statue de David vainqueur, par Donatello, placée au musée des Offices, et le David
de Verrocchio (musée national, à Florence).
Parmi les peintures, il faut signaler le David tuant Goliath, tableau à double face, par Daniel de Volterra au Louvre.
Le Louvre possède encore: David vainqueur de Goliath, par le Guide ;
un David sacré roi par Samuel, de Claude Lorrain ;
David jouant de la harpe, tableau du Dominiquin ;
David vainqueur de Goliath, marbre de Francheville, etc.
Au musée de Dresde, nous trouvons des tableaux de D. Feti, de Piazetta, de G.-G. Diamanti et de Al. Turchi, qui représentent David tenant la tête de Goliath. Le même sujet a été traité par Giorgione, par Caravage, par Romanelli, par Pietro della Vecchia (Vienne), et par Poussin (musée de Madrid). Le couple David et Bethsabée a été représenté par L. Cranach (musée de Berlin) et par J. Metsys (musée du Louvre).
Le musée de l'Ermitage contient le célèbre tableau de Van der Weil, David et Abisaïl (ou Abigaïg), sujet risqué, mais peinture achevée. En Angleterre, les préraphaélites, notamment D.-G. Rossetti et Rooke, ont consacré à l'histoire de David quelques-unes de leurs plus belles toiles. En France, on a maintes représentations originales de David: tel le David de Gustave Moreau (1878), d'une si mélancolique et poétique majesté ; ou le David vainqueur, statue, par Antonin Mercié (1892).