La sculpture sur bois est le grand art spécifique à la Polynésie même si les motifs mythologiques figurent aussi sur pierre, ivoire et néphrite.
Pour représenter les dieux, souvent sous la forme d'artefacts de cérémonie, on utilisait des décorations en tissu d'écorces, plumes, coquillages et poils d'animaux.
On trouve des sculptures de personnages divins, grands et ouvragés, des massues de combat, des bâtons généalogiques et des ustensiles domestiques.
La sculpture des proues de canoës se pratiquait en Océanie tandis que celle des linteaux de maison se limitait à la Nouvelle-Zélande.
Les heitikis (Tiki suspendu) sont des parures traditionnelles de pounamu (jade) ou d'os de baleine portés autour du cou. Dans la société maorie traditionnelle, ils représentaient la fertilité, la naissance et la vie. Ils étaient par conséquent souvent associés aux cérémonies de fiançailles, mariage et naissances importantes. Le premier heitiki aurait été porté par Hine-te-iwaiwa (la femme de la lumière subtile) qui apparaît dans de nombreux mythes. Elle est souvent associée aux origines des chants d'action féminins et est l'une des incarnations féminines de la lumière lunaire qui associe le cycle de la lune croissante et décroissante au cycle menstruel. Les heitikis sont aussi le symbole des généalogies anciennes et, en tant que tels, étaient des cadeaux très prisés remis en signe d'honneur et de respect.
Les motifs mythologiques apparaissaient aussi sur les tatouages.
L'origine du ta moko (tatouage maori)
Un jour, le chef Mataora (visage du vivant) reçut la visite de jeunes gens de Rarohenga (les Enfers) accompagnés de la fille de Hine-nui-te-po (déesse gardienne de la mort) et de son époux Uetonga. Elle s'appelait Niwareka et Mataora en tomba amoureux. Ils se marièrent et vécurent très heureux jusqu'à ce qu'un jour, Mataora devienne jaloux de Niwareka et la batte. Elle rentra chez elle, à Rarohenga. Mataora, éploré, la suivit chez Uetonga qui accepta de le tatouer par piquage profond. Pendant l'opération, Mataora chanta son chagrin et sa quête de
Niwareka. Cette dernière l'entendit, elle lui revint et il obtint la permission de rejoindre son monde. Mais il oublia de laisser une offrande à Kuwatawata, le gardien du portail entre Rarohenga et le monde des hommes, de sorte qu'un décret fut promulgué interdisant désormais aux humains d'entrer aux enfers. Le Ta Moka rappelle aux Maoris la frontière entre la vie et la mort, les ancêtres déjà partis et les gardiens qui les attendent. L'honneur d'être tatoué exige des tatoués de traiter les autres avec respect.