CONSTANTIN

Caius Flavius Aurélius Claudius, empereur romain, né à Naissus en 274, mort à Nicomédie en 337.
Il était fils de Constance Chlore et d'Hélène. Quand son père entra, sous Dioclétien, dans la tétrarchie, Constantin demeura en quelque sorte comme otage à la cour de Nicomédie. II fit contre les Perses ses preuves comme général. Dioclétien abdiqua, Constance devint Auguste, et Constantin accompagna son père en Bretagne.

Constantin
Constantin

A peine débarqué, Constance mourait et les soldats proclamaient son fils. Galère n'accorda à Constantin que le titre de César (306). II eut pour collègues les Augustes Sévère et Galère et le César Maximin Daïa, puis pour rivaux Maximien Hercule, et Maxence, fils de Maximien. La première partie du règne de Constantin (306-328), outre quelques glorieuses expéditions contre les Francs et les Goths, est remplie par les guerres civiles. Sévère pris et tué par Maximien, Constantin s'allie au vainqueur qui lui donne le titre d'Auguste et la main de sa fille Fausta (307). Galère donnait Licinius pour successeur à Sévère, tandis que le César Maximin Daïa se décernait l'augustat. De ces six Augustes, Maximien assiégé dans Marseille et tué par son gendre, Constantin, disparut le premier (310). Galère mourut de maladie (811). Alors Constantin franchit les Alpes et battit Maxence aux Roches-Rouges, près de Rome. Maxence se noya au pont Milvius (812). C'est pendant cette campagne que l'empereur aurait eu la vision d'une croix lumineuse entourée de ces mots: " Par ce signe tu vaincras" (In hoc signo vinces!), et que le Christ lui aurait ordonné de se faire un étendard à cette image, le labarum. Quoi qu'il en soit de cette légende, Constantin, maître unique de l'Occident, entra dans Rome et dès lors apparut comme l'espoir du christianisme. L'année suivante Maximin Daïa s'empoisonnait et laissait son vainqueur, Licinius, maître de l'Orient. L'entente entre les deux Augustea ne dura pas. Licinius dut, quelques années plus tard, se mettre à la merci du vainqueur. Constantin en usa d'abord généreusement avec son beau-frère puis, se ravisant, le fit étrangler et régna seul (324). Maître de Rome, Constantin promulguait, d'accord avec Licinius, l'Edit de Milan (313), qui établissait la liberté religieuse. Cet acte fut accueilli par les chrétiens avec enthousiasme. La conversion de Constantin dut avoir lieu vers 323. Sans persécuter les païens, il affirma la victoire du christianisme par des actes, dont le plus significatif est la convocation du concile de Nicée. Rome, d'ailleurs trop éloignée des frontières, restait le foyer du paganisme; de plus, le gouvernement de Constantin se faisait de plus en plus monarchique. Une nouvelle capitale, l'ancienne Byzance, sous le nom de Constantinople, devint le siège somptueux d'un gouvernement absolu avec une noblesse nouvelle, une savante hiérarchie de fonctionnaires, une étiquette minutieuse. Le Sénat n'a plus que la valeur d'une haute cour de justice, le consulat est un vain honneur. Bien que son code pénal soit très sévère, Constantin fit revivre beaucoup de lois humaines. Mais sa gloire est ternie par des cruautés qui font douter de la profondeur de sa conversion. Malgré ces taches, Constantin mérite le nom de Grand parce qu'il a compris son temps et a su se mettre à la tête du mouvement qui entraînait le monde vers des destinées nouvelles. II ne reçut le baptême qu'à l'article de la mort, probablement des mains d'un évêque arien, Eusèbe. Rome lui décerna "apothéose" comme aux empereurs païens. Avant de mourir, il avait partagé l'empire entre ses trois fils, Constance, Constant et Constantin II et ses neveux Dalmace et Annibalien.

❖ Arts

On garde deux anciennes statues de Constantin à Rome au musée du Capitole, et un buste à Florence au musée des Offices.
Parmi les représentations modernes de Constantin le Grand, une des plus connues est une statue équestre du Bernin qui décore le vestibule de Saint-Pierre de Rome.
Mais rien n'égale la célébrité des peintures exécutées dans les Chambres du Vatican, d'après les cartons de Raphaël la Bataille de Constantin ou Constantin victorieux de Maxence, composition magnifique, peinte par Jules Romain;
Constantin apercevant la croix lumineuse, peinture du même;
Baptême de Constantin, par Francesco Penni, dit le Fattore;
Constantin faisant donation de Rome au pape saint Sylvestre.
Gérard Audran a gravé, d'après Le Brun, la Bataille de Constantin contre Maxence, en trois planches, et le Triomphe de Constantin, en quatre planches.
Un tableau de Valdès Leal, qui est au musée de Madrid, représente Constantin en prière devant la croix lumineuse.

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