Mars et Réa Silvia
Mars et Réa Silvia par RUBENS
© Liechtenstein Museum, Vienne

Dans les pages qui suivent vous trouverez les personnages de la mythologie purement romaine c'est-à-dire les dieux et les héros de l'Italie antérieurs à l'hellénisation de la mythologie.
Donc si vous cherchez des éléments sur la mythologie traditionnelle comme (Jupiter / Zeus) vous devez vous reporter aux pages sur la mythologie gréco-romaine.
En revanche si vous chercher des personnages comme Romulus, Cacus, Terminus ou des précisions sur le caractère latin de Jupiter c'est bien ici que vous les trouverez.

En face de la richesse de la mythologie grecque, on ne peut que constater la relative pauvreté de la mythologie romaine. Cette dernière ne paraît être qu'un maladroit démarquage de la première qui, dès le VIe s. avant notre ère, a su imprimer sa marque, donner des modèles, à tel point que les grandes divinités romaines ne sont que la transposition de divinités helléniques. Les dieux de l'Olympe s'appellent à Rome Jupiter, Junon, Minerve..., et leur identification aux dieux grecs ne fait que recouvrir les traits de dieux indigènes, dont les légendes propres sont très pauvres. Aussi a-t-on pu croire longtemps qu'il n'existait pas de véritable mythologie romaine, mais une simple mise en forme de mythes helléniques, totalement adaptés et assimilés.

Mythologie nationale?


Symbole indiquant
une divinité
purement romaine

Cette croyance est aujourd'hui remise en question, et l'on pense que, quel que soit l'apport hellénique, il existe à Rome une mythologie nationale qui ne doit rien à une influence grecque. Il est, en effet, un fonds mythique purement romain, celui de l'histoire, qui ne ressemble en aucune façon aux cosmogonies et aux théogonies helléniques. Le problème des origines de la cité constitue le lieu privilégié de l'expérience mythologique romaine, Tite-Live étant le plus fidèle écho des légendes qui s'y rattachent. Ce dernier veut conférer au récit de la naissance de sa nation l'autorité de l'histoire et sa véridicité, tout comme justifier les rites et les coutumes par leur projection dans le passé.

Les caractères de la mythologie romaine.

" Rome a eu sa mythologie, et cette mythologie nous est conservée. Seulement elle n'a jamais été fantasmagorique ni cosmique : elle a été nationale et historique.
Tandis que la Grèce et l'Inde développaient en images grandioses ce qu'elles croyaient avoir été la genèse et les temps du monde, les chaos et les créations, l'oeuvre et les aventures des dieux organisateurs du "Tout", Rome a prétendu simplement retracer, avec la simplicité de procès-verbaux, ses propres débuts et ses propres périodes, sa fondation et ses progrès, l'oeuvre et les aventures des rois qui, croyait-elle, l'avaient successivement formée.

Mais ces récits, datés et situés dans une perspective proche, n'en étaient pas moins en grande partie fictifs et hérités du temps où Rome n'existait pas encore, et ils n'en remplissaient pas moins le même rôle que, chez les Grecs et les Indiens, les récits prodigieux : ils justifiaient, ils authentifiaient les rituels, les lois, les moeurs et toutes les composantes de la société romaine, du caractère et de l'idéal romains; ils distrayaient aussi les fils de la louve (et il ne faut pas négliger ce service des mythes), tout en les confirmant dans leur estime d'eux-mêmes et dans une belle confiance en leurs destins.

Pratiquement, c'est dans les deux premiers livres de Tite-Live qu'il faut chercher l'équivalent des théogonies et des cosmogonies d'autres peuples indo-européens. Ainsi lues, toutes ces légendes royales reçoivent un surcroît d'intérêt. "

(Horace et les Curiaces, 1942, Georges Dumézil.)

Des travaux, notamment ceux de Georges Dumézil, ont mis en lumière le fait que le substrat de la mythologie romaine remonte à des sources très lointaines. C'est ainsi que nombre de récits "historiques" latins ne seraient que l'adaptation de thèmes mythiques très anciens qui ressortissent aux peuples indo-européens et antérieurs même à leur venue en Italie. Il y aurait une correspondance entre ces éléments indo-européens et le fonds mythique romain.

"Quand la Rome républicaine se constitua une "histoire primitive", les premiers responsables de l'annalistique ne laissèrent pas perdre la mythologie ancestrale qui subsistait de génération en génération [...]. Ils avaient entre autres à leur disposition le mythe qui justifiait primitivement la hiérarchie fonctionnelle des sociétés indo-européennes."
(Georges Dumézil, dans Naissance de Rome, 1944)

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Ce mythe autorisa la reconstruction, plausible aux yeux des historiens latins, du passé lointain et oublié de la cité. Cette fabrication d'une mythologie purement romaine dans un contexte indo-européen n'empêche pas qu'en dehors du domaine "historique" la majeure partie des légendes de Rome ne soit que le calque des mythes helléniques. Pourtant, dans la banalité de ces variantes d'un modèle grec apparaît souvent un élément essentiellement latin : par exemple, tel détail rituel, qui ne peut appartenir qu'à Rome, tel détail, d'initiation, telle nuance politique. Qui plus est, se laisse déceler une certaine originalité dans les différents apports italiques, qu'ils soient latins, étrusques ou sabellique Ainsi, la légende d'Héraclès trouve modifiée : Hercule doit combattre le géant Cacus, héros local de Rome; Jupiter, loin de se confondre entièrement avec Zeus, subit également une influence étrusque; celle-ci n'est pas non plus négligeable quand il s'agit des thèmes de la vie aux Enfers et dans l'Au-delà encore, par exemple, des dieux lares. Ajoutons, et c'était inévitable que, progressivement, les imprégnations italiques ont fini par infléchir à Rome l'évolution de la mythologie grecque.

GRECS
ROMAINS
Apollon Apollon
Bacchus Dionysos
Cérès Déméter
Diane Artémis
Junon Héra
Jupiter Zeus
Mars Arès
Mercure Hermès
Minerve Athéna
Neptune Poséidon
Pluton Hadès
Saturne Cronos
Vénus Aphrodite
Vesta Hestia
Vulcain Héphaïstos

Correspondances entre les dieux romains et grecs.
Les fiches sur les divinités grecques sont plus complètes que les fiches des divinités romaines qui ne présentent que les spécificités purement romaines.

SOURCES ANTIQUES.

BIBLIOGRAPHIE.

http://clio.chez.com/