MARIUS

MARIUS (Caius) général et homme politique romain, né près d'Arpinum en 156 avant notre ère, mort en -86. Issu d'une famille modeste, bien que d'ordre équestre, il accompagna Scipion au siège de Numance (-135). Elu tribun du peuple, il soutint avec audace le parti populaire, mais bientôt il parut vouloir régenter tous les partis. Aussi, à grand-peine, l'année suivante, il se fit nommer préteur. En Espagne, il extermina le brigandage. Puis il épousa Julia, tante de César, ce qui le réconcilia pour un temps avec l'aristocratie. Métellus le prit pour lieutenant contre Jugurtha ; mais ils se brouillèrent bientôt. Marius obtint, l'an 107, le consulat, avec les provinces de Numidie, et termina brillamment la guerre contre Jugurtha. Il eut pour questeur Sylla. Puis il réforma l'armée dans un sens démocratique.

Alors surgit un terrible danger : l'invasion des Cimbres et des Teutons. Deux armées romaines furent anéanties en Gaule. Marius rappelé d'Afrique fut, malgré la loi, maintenu quatre ans de suite dans le consulat (-104 à -101). Les Teutons furent enfin écrasés près d'Aix, les Cimbres près de Verceil. Marius, enivré par le succès, prétendit jouer un rôle politique pour lequel il n'était pas fait. Alors éclata sa rivalité avec Sylla, chef du parti aristocratique, aussi habile général, meilleur politique. La guerre Sociale les réunit un instant. Marius y déploya ses talents militaires, mais Sylla obtint la plus grande part de gloire, et on le choisit pour la guerre contre Mithridate. Marius, outré, se fit décerner le commandement par le peuple. Sylla marcha sur Rome ; Marius, en fuite, se cacha dans les marais de Minturnes où il fut pris. Le Sénat avait décrété sa mort. Personne ne voulut se charger de l'exécution. On envoya un esclave cimbre, mais celui-ci, à la vue du vainqueur de son peuple, s'enfuit en criant : " Non, je ne puis tuer Caius Marius ! " On fournit à Marius les moyens de passer en Afrique. Le gouverneur lui signifia l'ordre de s'éloigner. Marius resta longtemps silencieux ; enfin il dit au messager : " Va dire à ton maître que tu as vu Marius, errant et proscrit, assis sur les ruines de Carthage. " La fortune cependant lui revint. Marius, avec six mille vétérans, se joignit à Cinna, proscrit par Sylla, et entra dans Rome où leurs ennemis subirent de cruelles représailles. Sylla fut déclaré ennemi public. Mais la débauche hâta la fin du vieux Marius. Il mourut laissant le renom d'un admirable chef d'armées, mais d'un politique borné et violent qui contribua à préparer la ruine de la République.

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