POMPÉE (Cneius Pompeius), dit le Grand, homme d'Etat romain, né en 107 avant notre ère,
d'une famille équestre, mort en - 48. Il fit ses premières armes sous son père,
P. Strabo, puis, de son chef, leva pour Sylla trois légions, qu'il lui amena
à travers trois corps ennemis. Sylla le salua du titre d'imperator et, depuis,
lui donna le surnom de Grand. Il se l'attacha ainsi.
Après la mort de Sylla, Pompée anéantit ce qui restait du parti de Marius. Il
eut le bonheur d'achever les campagnes commencées par d'autres, s'assurant par
là une renommée militaire en partie seulement justifiée. C'est ainsi qu'il mit
facilement fin à la guerre d'Espagne, écrasa les dernières bandes de Spartacus,
et reçut alors le consulat et le triomphe (-79).
Jusqu'alors soutien de l'aristocratie, il se tourna vers les chevaliers et la plèbe. Reconnaissant, le peuple lui donna le commandement de la guerre contre les pirates, et cette facile expédition, qui assurait l'approvisionnement régulier de Rome, doubla sa popularité. Lucullus avait épuisé Mithridate. Pompée fut désigné pour l'achever. Celui-ci mourut à propos, et la campagne de Pompée fut une promenade militaire. Mais, au retour, le Sénat refusa de ratifier les actes de son proconsulat; il se ligua alors avec César et Crassus : c'est le premier triumvirat (-61).
Ils se partagèrent le monde. Pompée épousa Julie, fille de César ; il eut l'Afrique
et l'Espagne, mais ne quitta pas Rome ; César choisit la Gaule, et, pendant
que ses rivaux s'usaient en intrigues, acquit richesse et prestige du vrai génie.
Crassus mourut. Pompée et César furent seuls en présence.
Le Sénat nomma Pompée, en 52, consul unique. Mais quand, en -49, le Sénat déclara
César ennemi public, Pompée ne sut défendre Rome contre le vainqueur des Gaules,
et se réfugia en Grèce avec son armée. Pendant ce temps, César soumettait l'Italie,
l'Afrique et l'Espagne. Les deux partis se rencontrèrent à Pharsale (-48).
Pompée vaincu demanda asile à Ptolémée, roi d'Egypte, qui le fit tuer et envoya
sa tête à César. Celui-ci, dit-on, pleura sur le sort de son gendre et ancien
allié. Pompée fut un génie médiocre, que les événements portèrent à une situation
au-dessus de son mérite. Vainqueur, il eût été un maître aussi absolu mais moins
généreux et moins habile, que César.