Titus Flavlus Vespasianus , empereur romain, qui naquit à Réate l'an 7 de notre ère, et mourut à Cutilies en 79. Fils d'un publicain toscan, il s'éleva sous Caligula à l'édilité et à la préture, commanda sous Claude une légion en Germanie, et fit une brillante campagne en Bretagne. II triompha, fut consul, et, sous Néron, obtint le proconsulat d'Afrique. Appelé à réprimer la révolte de la Judée, il y soutint une guerre très pénible et avait entrepris le siège de Jérusalem lorsqu'à la mort de Galba les luttes d'Othon et de Vitellius engagèrent l'armée d'Orient à le choisir pour empereur. Il laissa son fils Titus poursuivre le siège de Jérusalem, et vint à bout de ses rivaux. Il fut le restaurateur de l'empire. On railla son avarice; mais il rétablit les finances et la discipline militaire, réforma le sénat, l'ordre équestre et la justice, créa de nouveaux patriciens, montra de grandes qualités d'ordre et d'initiative.
Il dota les consulaires pauvres, éleva l'arc de Titus, le Colisée, le magnifique temple de la Paix, construisit des aqueducs, perça de belles rues, encouragea les lettres et les arts, en un mot prépara le siècle des Antonins. On lui reproche d'avoir pressuré les provinces. Lui-même vivait avec la simplicité d'un soldat. Il bannit les stoiciens, fit périr injustement le sénateur Helvidius Priscus, montra une regrettable dureté à l'égard de Sabinus et de son héroïque femme, Eponine, les champions de la liberté gauloise (78). Son règne vit la fin de la guerre de Judée, le soulèvement des Bataves et des Gaulois, révoltés à l'instigation de Civilis (70); l'expédition d'Agricola en Bretagne; la réduction en provinces de la Comagène, de la Lydie, de la Pamphylie, de la Grèce, de Samos et des îles.
Quand il sentit sa fin approcher, Vespasien ne se départit pas un instant de sa fermeté: "Je sens que je deviens dieu," dit-il en raillant; puis il se leva et se fit habiller, en disant: " Un empereur doit mourir debout." "Decet imperatorem stantem mori"