À côté de la statuaire de bronze, de l'architecture et de la peinture se sont développés, autour du rituel, des arts et techniques parmi lesquels il convient de mentionner d'abord la xylographie.
Les livres tibétains, dont les bibliothèques occidentales préservent plusieurs collections, sont d'une exécution soignée et sont parfois illustrés dans une tradition qui remonte aux ateliers indiens. Il faut aussi noter le travail au repoussé des couvertures de ces ouvrages, travail d'une grande qualité technique et artistique. Un trait caractéristique de l'art tibétain, dans son ensemble, est la fidélité étroite aux oeuvres du passé, le caractère fermé à toute innovation, ce qui explique qu'il est difficile d'établir une chronologie, les oeuvres n'étant, au surplus, pas datées.
Parmi les objets de culte les plus fréquents figurent le foudre (dhorje, en sanskrit vajra), la cloche (dril-bu), le poignard (phur-bu) et le moulin à prières ('khor-lo), qui témoignent eux aussi de la qualité des techniques. On citera encore des couteaux qui servaient au dépeçage des cadavres après exposition dans la montagne, et des tabliers de prêtres pratiquant ce même dépeçage. Ces multiples objets, qu'ils soient de bronze, d'os ou d'ivoire, comportent comme décor les divinités et personnages divers dont nous avons déjà parlé.
Univers clos géographiquement, mais dont les passes se sont ouvertes à des courants étrangers, le Tibet a su développer un art profondément original, qui a été un des plus beaux prolongements de l'art bouddhique, chassé du sol indien, et, du moins, le plus proche, iconographiquement et plastiquement, de cet art.
Source: Grande Encyclopédie Larousse 1971