La première dynastie fut composée de sept rois mythiques (les sept Nam-lakhri), dont la vie s'achevait par une remontée au ciel, lieu de leurs origines à l'aide d'une corde.
La véritable histoire du Tibet débute par l'avènement de Songtsen Gampo ou Srong-btsan-sgam-po (v. 610-649), fils de Gnam-ri-slon-btsan. Ce trente-troisième roi établit des relations de bon voisinage avec la Chine et, l'influence chinoise aidant, donne à son royaume une organisation centralisée. La centralisation du pouvoir est une des nécessités du Tibet, eu égard aux interminables guerres et pillages auxquels se livrent les féodaux.
L'histoire lie à ce règne la création de la langue tibétaine : après avoir été délégué au Cachemire, le ministre Thon-mi Sambhota établit une adaptation normalisée de l'alphabet tibétain. Le règne de Songtsen Gampo est marqué par l'extension de son royaume en direction du Népal et de l'Inde, extension territoriale qui se prolongera jusqu'aux régions du lac Koukou Nor et de la Chine occidentale.
La tradition tibétaine dans le Man bka'-'bum dit que, outre ses mariages tibétains, Songtsen Gampo épousa la princesse népalaise Brikuti (tibétain : Mung-chang Kong-jo), fille d'Amsuvarma, roi du Népal ainsi que la princesse chinoise Wensheng, nièce du grand Taizong (T'ai tsong), fondateur de la dynastie Tang. Selon certaines sources, il épousa cette dernière à la suite d'un guerre qui dura sept ans dans les marches chinoises du Koukou Nor.
Le roi tibétain bénéficia durant tout son règne des services d'un ministre zélé et fort habile; celui-ci, connu sous le nom de «Mgar», fut immortalisé dans le grand récit du Mar bka'-'bum.
Les deux reines étrangères chinoise et népalaise, apportèrent avec elles leur propre héritage culturel, concoururent à raffiner le Tibet, et tout particulièrement Lhassa, où elles introduisirent une nouvelle religion, opposée au bön traditionnel, le bouddhisme. Elles demeurèrent déifiées dans la mythologie tibétaine sous le nom de Târa Verte pour la princesse chinoise et de Târa Blanche pour la princesse népalaise. Lhassa, dans le même temps, prit allure de capitale; de nombreux monastères et édifices religieux s'érigèrent, bénéficiant des apports conjugués de l'Inde et de la Chine. Songtsen Gampo se convertit au bouddhisme indien et recouvrit le Tibet de chorten (stûpa indiens). Avec la Chine, le Tibet découvrit l'alcool de riz, la bière, la poterie, l'irrigation, le papier, l'encre et plus tard le thé en plaques comme il découvrit aussi l'art de l'orfèvrerie de l'Inde.
L'influence indienne, toute de douceur et d'humanisme bouddhique, infléchit la tradition guerrière tibétaine. L'art tibétain devient bouddhiste, alors que le bouddhisme a quasiment disparu de l'Inde. En 648, une grande voie relie la Chine et l'Inde, facilitant le commerce des épices et celui de la soie entre ces deux pays.
Songtsen Gampo décèdera en 649 ou 650.