De nombreuses traditions font aussi état d'entités invisibles susceptibles d'aider les hommes à combattre les démons. Les anges existent dans de nombreuses religions et ce depuis fort longtemps.
Bien des peuples ont cru à l'existence d'êtres spirituels intermédiaires entre Dieu et l'homme, et bien des religions leur ont adressé un culte. D'une certaine façon, l'on pourrait dire que la croyance en ces êtres spirituels fait partie du patrimoine commun d'une grande partie de l'humanité. Pour expliquer certains phénomènes dont il ne découvre pas les causes, l'esprit humain est naturellement porté à supposer l'existence d'êtres invisibles agissant d'une façon mystérieuse. Et, selon la nature des effets produits, ces êtres spirituels sont considérés comme bons ou mauvais.
Ces spéculations sont confirmées par des révélations positives dans le judaïsme (Ancien Testament), dans le christianisme (Nouveau Testament) et dans l'islàm (Coran).
L'Ancien Testament appelle les anges des « messagers ». Et, en effet, ces êtres spirituels, qui forment auprès de Dieu une sorte de cour, sont ses messagers pour remplir près des hommes diverses fonctions d'information ou de protection, voire de punition des impies. On a souvent dit que la croyance aux anges s'était répandue chez les juifs lors de l'Exil (VIe siècle avant notre ère), au contact de la religion babylonienne. Et pourtant, dès la Genèse, les anges sont mentionnés en de nombreux récits: apparition à Sara, à Lot, à Agar, à Abraham, à Jacob, etc.
Toutefois, à partir de l'Exil, les anges jouent un rôle de plus en plus grand.
À côté d'eux, d'autres êtres spirituels, les démons, cherchent à nuire aux hommes, surtout en les poussant au mal. Le serpent de la Genèse semble bien le symbole d'un tel être démoniaque.
Les anges mauvais, dont le chef est le diable, ou Satan, sont responsables de la tentation de Jésus et de la trahison de Judas; ils tentent aussi les disciples et ils sèment l'ivraie parmi le bon grain; ils sont condamnés au feu éternel (Matthieu, XXV, 41).
Sous des termes différents (« démons » ou esprits impurs »), le Nouveau Testament désigne les esprits mauvais responsables de diverses maladies, et surtout de maladies nerveuses. Même si la science moderne impute ces maladies à des causes naturelles, il n'en reste pas moins que leur attribution à une cause démoniaque confirme la croyance admise par Jésus et ses disciples à l'existence et à l'action multiforme d'esprits pervers, acharnés à combattre Dieu et à persécuter les hommes. Aussi la prière essentielle des chrétiens, le « Notre Père », contient-elle une requête particulière pour demander à Dieu de nous tenir à l'écart du « pervers ».
A la suite de l'Ancien et du Nouveau Testament, et peut-être sous leur influence, le Coran parle très souvent des anges, et professe une doctrine analogue à celle du judaïsme et du christianisme. Ce point de doctrine est même considéré comme l'un des plus importants : « L'homme bon est celui qui croit en Allàh et au Dernier Jour, aux Anges, à l'Ecriture et aux Prophètes » (Coran, II, 172). Au contraire, 1' « infidèle » est défini comme « celui qui est ennemi d'Allàh, de ses Anges, de ses apôtres, de Gabriel, de Michel» (II, 92). De même, l'existence du démon ne fait aucun doute, car il a tenté Adam et il continue à tromper et à séduire les hommes. Le Diable, qu'on le veuille ou non, fait partie de notre patrimoine, de notre histoire. Ses implications dans les affaires humaines ont fait couler tant d'encre et de sang de par le monde, qu'il serait absurde de nier son influence dans la vie des peuples.
Au cours des âges, la terreur, la famine, les maladies aidant, l'humble serpent du jardin d'Eden est devenu un dragon gigantesque, un nouveau Protée toujours prêt à changer d'image, d'autant que sa plus belle ruse est de faire croire qu'il n'existe pas. Sur ce point, les théologiens, les auteurs des Grimoires et des Enchiridions apportent, d'ailleurs un démenti formel.