Des temples étrusques, on sait peu de chose, sinon que, reflétant approximativement la silhouette de ceux des Grecs, ils en différaient par leur structure de bois, recouverte d'ornements de terre cuite, et leur décor tout en façade, les trois autres côtés étant sans caractère. Ils faisaient usage de la colonne toscane, lisse et renflée, et comportaient souvent trois cellae, correspondant aux trois dieux d'une triade, les dieux étrusques allant souvent par trois, fait que l'on retrouve à Rome dans la triade capitoline. Il se pourrait que la notion de triade soit d'ailleurs venue du Latium. Le dieu principal, le Jupiter des Etrusques, était Tinia, qui présidait le conseil des dieux et disposait de trois foudres.
La foudre était justement un des signes dont on faisait le plus grand cas. Phénomènes un peu insolites ou prodiges étaient considérés comme l'expression de la volonté divine, et il convenait de les interpréter. La tâche était facilitée par les révélations fournies, à une époque réputée légendaire, par un génie mystérieux, Tagès, et une nymphe, Bégoé, Bégoia ou Vegoia.
Les Etrusques faisaient preuve d'un grand soin à l'égard de tout ce qui touchait à l'au-delà. Leur religion est tout imprégnée de cette préoccupation. Religion d'ailleurs complexe, pleine d'énigmes en même temps que d'originalité, et l'on y démêle assez difficilement les linéaments de son évolution, comme les éléments importés de Grèce ou d'Orient. La vision étrusque des Enfers, qui s'épanouit surtout à une époque tardive (IVe siècle), est influencée par la mythologie grecque : présence d'Hadès, sous le nom d'Aïta, roi des Enfers coiffé d'une tête de loup; présence de Perséphone (Phersipnaï), reine infernale; présence enfin de Charun, dont le nom évoque celui du fameux nocher Charon, mais qui est ici un démon horrible, muni d'un maillet pour asséner le coup de grâce aux trépassés. Tuchulcha, monstre repoussant, peut-être apparenté aux Harpyes, l'assiste.
Il apparaît nettement que, malgré des interférences mythologiques, les Enfers étrusques gardent leur originalité sinistre : lieu peuplé de monstres et lieu de scènes d'horreur. Ce n'est pas la moindre étrangeté de cette religion d'avoir fait des Enfers un lieu plus tragique au moment même où l'apport de la mythologie grecque aurait pu, au contraire, procurer une vision plus pittoresque des choses. Avant le IVe siècle, l'art funéraire représentait le passage du mort dans l'au-delà comme un voyage; d'où des figurations de chars, de chevaux, de navires. Les tombeaux étaient ornés de scènes joyeuses (banquets, danse, parties de chasse ou de pêche), qui évoquaient les meilleurs moments de la vie terrestre. Et puis les scènes représentées firent des Enfers un lieu terrible : on a pensé voir là le reflet d'idées orphiques et pythagoriciennes, selon lesquelles les méchants seraient châtiés. Mais rien ne prouve que les Etrusques aient eu la notion de bien, de mal et de châtiment. Les Enfers étaient un lieu redouté, sans qu'intervienne la morale. C'était aussi un endroit souterrain, avec lequel on communiquait par un trou réel, le mundus, conservé par la religion romaine. Un sanctuaire des divinités chthoniennes, découvert près de Civitavecchia, possède ainsi un autel avec un trou relié au séjour des morts.
Dans des livres de tissu de lin (libri lintei) étaient consignées leurs instructions. Eminemment ritualiste, cette religion se trouva ainsi codifiée de très bonne heure. Les libri haruspicini traitaient de la technique de l'haruspicine, ou art de déduire l'avenir de l'examen du foie des victimes sacrifiées. Les libri fulgurales traitaient de la foudre. Les libri rituales codifiaient les usages à respecter aussi bien dans la vie civile que dans la vie religieuse, imposant un formalisme très strict. De ce fait, religion et vie quotidienne s'interpénétraient. La gladiature, la pompe du triomphe, choses qui sont passées dans les mœurs romaines dérivent de rites religieux étrusques. Les insignes qui devaient devenir à Rome l'anneau d'or des chevaliers ou la bulle des enfants avaient la valeur d'amulettes. Les rites singuliers de la fondation des villes, qui se sont perpétués également dans les fondations coloniales romaines, relevaient des préceptes des livres étrusques.