L'utopie scientifique, destinée à devenir au XXe siècle la science-fiction, se rapproche parfois du fantastique, bien que, dans son principe elle en soit radicalement différente.
Jules Verne, dans le Sphinx des glaces (18971, donne une suite au Aventures d'Arthur Cordon Pym, de Poe, et, la même année. H. G. Wells exploite, avec l'Homme invisible, le vieux rêve humain symbolise dans l'histoire de l'anneau de Gygès : l'invisibilité jointe à la toute-puissance et à l'impunité. Il montre quels ravages produit l'égoïsme quand aucune règle morale ne vient le freiner.
Dans la mesure où la science loin de protéger l'homme coutre les puissances fatales et démoniaques, le précipite au contraire vers la ruine comme si une nécessité supérieure à la volonté des savants menait le jeu la science fiction exprime l'angoisse et l'épouvante et la ligne de démarcation avec le fantastique est parfois difficile à déterminer. Des écrivains américains comme Ray Bradbury, Fredric Brown, Alfred Bester, Alfred Elton van Vogt et Richard Nialheson illustrent l'aspect le plus inquiétant du merveilleux scientifique.