Dans le folklore du Pérou et du Chili, Chon-chon ou Tue Tué prend la forme d'une tête humaine d'un mort et ses très grandes oreilles lui servent d'ailes pour voler. Dans le monde Aymara il est connu sous le nom Kathe Kathe.
On les entend par les nuits sans lune mais ils restent invisibles au commun des mortels et seuls les sorciers peuvent les voir.
Les sorciers sont capables de se transformer en Chon-chon; ils s'enduisent le cou d'un onguent spécial et prononcent des formules magiques “Sin Dios, ni Santa María”. Puis la tête se détache du corps et s'envole à grâce au battement des larges oreilles et va pouvoir se déplacer rapidement pour aller espionner qui bon lui semble. Dans certains récits Mapuche de la région d'Araucanie, le sorcier doit mettre deux plumes dans la tête pour les transformer en ailes.
Toutefois il faut impérativement respecter certaines règles.
Une fois que la tête est séparée du corps, celui-ci ne doit absolument pas changer de position car il sera alors impossible à la tête de se reconnecter au corps.
Le même onguent qui a servi à décoller la tête, sert aussi à la recoller et si jamais le sorcier ne retrouve pas la fiole il mourra.
Si vous voulez découvrir l'identité d'un Chon-chon, il faut crier "demain, viens chercher du sel" quand vous entendez leur cri rauque et si particulier. Le lendemain, le sorcier frappera à votre porte pour demander du sel qui lui a été offert
Certaines prières ou formules magiques peuvent les faire tomber à terre et les réduire à l'impuissance, ils ne peuvent alors plus s'envoler sans l'aide d'un autre Chon-chon. Voici par exemple une méthode infaillible. Vous devez dessiner sur le sol une étoile à cinq branches en plaçant un couteau en son centre et dont la pointe sera dirigée vers l'oiseau. Il va tomber et sera immobilisé par l'arme. Ensuite, vous devez le brûler dans le feu.
Le Chon-chon se nourrit des âmes des malades, et plane au dessus de la maison d'un malade incurable. Il existe des moyens pour éviter l'influence néfaste de la créature qui rôde aux alentours. Il faut réciter une sorte de magnificat mais peu de gens en connaissent vraiment les paroles car sa diffusion apporte le malheur.