Les Incas croyaient au cycle de création-destruction du monde sans fin , rappelant en cela la vision de l'univers de la Mésoamérique. Chaque « ère » ou « soleil » durait mille ans et se nommait Pachacuti. Littéralement, pachacuti signifie « bouleversement de l'ordre du monde ». Chaque cycle était censé accomplir l'annulation du précédent. La civilisation inca se trouvait a la fin du cycle de son cinquième soleil quand débuta l'invasion espagnole.
Dans la logique du concept du Pachacuti, la croyance voulait que les Espagnols soient un jour a leur tour soumis pour voir les Incas recouvrer leur grandeur. Selon la légende, le conquistador Francisco Pizarro décapita le dernier empereur inca, Atahualpa, dont la tête fut ensevelie à Cuzco. Mais la tête jamais ne meurt et, au fil des ans, le corps se reformera. Redevenu homme, Atahualpa émergera de la terre et restaurera l'ancien empire comme aux jours de sa plus grande gloire.
Les chamans péruviens ont prophétisé pour le XXIe siècle l'avènement d'un nouveau pachacuti : l'ordre et la paix surgiront alors du chaos. Cet âge d'or et de renaissance verra le peuple inca reprendre son rang et l'Aigle du Nord s'envolera au côté du Condor du Sud.
Pour les incas, une force divine habitait chaque chose clans la nature et le monde s'étageait sur trois niveaux :
• le monde d’en-haut, Huuoq Pacha, ou Hanan pacha occupé par les dieux et les déesses,
• le monde d'ici, Kay Pacha, ou le monde terrestre,
• et le monde d'en-bas, Uhhu Pacha, ou Urin pacha, la terre de la mort.
Gouverné par Supay (ou Cupay), l'inframonde inca, terre froide et inhospitalière, était le séjour des hommes après la mort.