MARC AURELE

Marcus Aurelius Antoninus Augustus, empereur romain, né à Rome en 121 apr. J.-C., mort à Sirmium ou à Vienne en Autriche, l'an 181. Dès l'enfance, il montra de rares qualités morales, aussi Hadrien n'adopta Antonin qu'à la condition que celui-ci adopterait à son tour Marc-Aurèle. Pendant le règne d'Antonin, le jeune homme, associé à l'empire avec le titre de César, s'adonna à la philosophie. En 161, la mort de son père adoptif, dont il avait épousé la fille Faustine, lui donna le trône. Il prit pour collègue Lucius Verus, son frère adoptif. Marc-AurèleLe gouvernement du moins ambitieux des princes fut, par nécessité, belliqueux et autoritaire. Les Parthes troublaient l'Orient. Les légions de ces contrées s'étaient amollies. L'empereur leur envoya un chef impitoyable, Avidius Cassius. Après quatre ans de lutte, Vologèse fut Soumises (165). Presque aussitôt, une guerre terrible éclata. Les barbares du Danube mettaient les provinces à feu et à sang et menaçaient l'Italie. Les deux empereurs demeurèrent presque sans relâche à l'armée. Une peste sévit partout et emporta Lucius Verus. En Orient, Casslua usurpa la pourpre; mais ses soldats le massacrèrent, et le voyage de Marc-Aurèle, parti pour le combattre, fut un triomphe. Bientôt, il dut repartir pour le Danube, où la mort vint le frapper, à l'âge de cinquante-neuf ans.

Sous son règne l'esclave reçut des garanties nouvelles; les lois pénales; la puissance du père de famille furent atténuées, les villes furent protégées par la multiplication des curateur chargés de l'administration financière, et les mineurs, par la création d'un préteur à tutelle; le droit successoral tint compte de la parenté naturelle; l'Institution alimentaire se développa; les registres de l'état civil furent créés. Contre les chrétiens, Marc-Aurèle fit rigoureusement appliquer, sous la pression du peuple, les lois existantes, et les massacres de Lyon (saint Pothin, sainte Blandine) et d'Afrique restent une tache sur son règne.

❖ Arts

Marc Aurele d'après Vien
Marc Aurele par Vien

Citons d'abord la statue équestre en bronze doré antique, sur la place du Capitole, à Rome. L'empereur étend la main droite comme pour pardonner. Au Xe siècle, elle était dans le forum Boarium; en 1187, Clément III la fit placer devant le palais de Latran. Michel-Ange fut chargé par Paul Ill, en 1538, d'ériger cette statue équestre sur le Capitole. Des bustes antiques de Marc-Aurèle se voient dans les musées du Vatican, des Offices, des Studi et du Louvre. Au Vatican, un bas-relief antique en stuc représente le Triomphe àe Marc-Aurèle. Citons surtout le Marc-Aurèle mourant ou les Dernières paroles de Marc-Aurèle, œuvre capitale d'E. Delacroix (musée de Lyon).Vien a exposé au Salon de 1765 un Marc-Aurèle faisant distribuer au peuple du pain, destiné à la galerie de Choisy.

Dressée au centre de la piazza Colonna, à Rome, elle est appelée plus communément, mais à tort, colonne Antonine, l'inscription moderne du piédestal ayant substitué par erreur le nom d'Antonin le Pieux à celui de Marc-Aurèle. C'est, en effet, en l'honneur de ce dernier empereur,et en commémoration de ses victoires sur les Marcomans et autres peuplades de Germanie, que le sénat fit ériger cette colonne. Une inscription que l'on conserve au Vatican la désigne sous le nom de Columna Centenaria divi Marci. Dégradée au cours des siècles, la colonne fut restaurée par le pape Sixte-Quint qui remplaça la statue de l'empereur romain par celle de l'apôtre saint Paul. Le fut est formé de vingt-huit blocs de marbre blanc; à l'intérieur, et dans le marbre même, est taillé un escalier en spirale de cent quatre-vingt-dix marches, qui conduit à la galerie du sommet. La surface extérieure du fut est couverte de bas- reliefs représentant les victoires de Marc-Aurèle sur les Germains.

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