Fils de Saturne, Jupiter est le roi des dieux et des hommes et il correspond au Zeus des Grecs dont il a hérité des nombreuses légendes. Il figure dans la Triade d'abord honorée sur le Quirinal, puis sur le Capitole, qui comprenait Jupiter, Junon son épouse et Minerve sa fille.
On retrouve les mêmes attributs que pour Zeus : le tonnerre et l'éclair lancé par son foudre, le sceptre et le trône, symboles de sa royauté sur le monde, le chêne et l'aigle symbole de sa puissance.
Une foule de surnoms désignèrent à Rome Jupiter considéré sous divers aspect ou comme bienfaiteur de la cité. Jupiter Fulgurator ("de la foudre"), Jupiter Latarius ("Dieu du Latium"), Jupiter Optimus Maximus, Jupiter Victor
Jupiter est le garant de la fidélité aux traités ; il préside aux relations internationales, par l'intermédiaire du collège des Féciaux.
C'est une vision plus historique que mythologique que les Romains ont donné à leur Jupiter dans les légendes qui se rapportaient à Zeus (voir ces pages). Il existe toutefois quelques légendes purement romaines où Jupiter intervient dans la vie de la cité de Rome et de ses habitants.
❖ Lors de l'apothéose de Romulus fut transformé en Quirinus. Romulus avait déjà invoqué Jupiter pour lui demander d'arrêter les armées des sabins et en remerciement il avait élevé le temple de Jupiter Stator qui se dressait au pied du Palatin;
❖ Il guida Numa Pompilius dans la rédaction des institutions romaines; il lui fit cadeau d'un magnifique bouclier de bronze en promettant à Rome une prospérité inouïe tant que ce bouclier ne serait pas perdu. Numa en fit faire onze copies; les anciles étaient portés par les prêtres saliens.
❖ Il aida Tarquin à devenir le roi de Rome.
❖ Le plébéien T. Atinius, reçut dans une vision, l'ordre de communiquer au sénat que le spectacle d'un esclave battu de verges lors des jeux en l'honneur de Jupiter, avait déplu au dieu; il négligea de le faire, perdit son fils et fut lui-même frappé de paralysie. Porté en litière au sénat, il s'acquitta de sa mission, recouvra l'usage de ses jambes et s'en retourna à pied chez lui. (Tite-live, Ab Urbe Condita, livre II, XXXVI)
❖ Il tomba amoureux de Juturne et réussit à la séduire grâce à l'aide des nymphes exception faite de Lara.
Il possédait un grand nombre de temples, dont le plus célèbre est celui du Capitole où il était adoré conjointement avec Minerve et Junon, ce que l'on appelle la Triade capitoline. Il y avait au Capitole un sanctuaire de Jupiter Férétrien, attribué à Romulus, et où l'on consacrait les dépouilles opimes, c'est-à-dire les armes de tout chef ennemi tué en combat par le chef romain. Le temple de Jupiter Férétrien passait pour être l'un des plus anciens. C'est Romulus qui y consacra le premier des dépouilles des chefs ennemis puis, A. Cornelius Cossus, en 426 avant notre ère, en fit autant avec les dépouilles opimes de Tolumnius, roi de Véies.
Au culte de Jupiter présidait le flamen dialis et l'on célébrait de nombreuses fêtes en son honneur. Les plus importantes étaient celles de Jupiter Optimus Maximus, occasion de jeux solennels: les ludi magni, ludi romani, ludi capilolini, et plus tard, sous Domitien, l'agôn capitolinus. Des sacrifices sous la forme d'animaux au pelage blanc étaient offerts au grand dieu du Capitole par les consuls prenant leur charge, par les généraux lors de leur triomphes et les empereurs nouvellement proclamés, à certains anniversaires et dans toutes les circonstances solennelles.
Auguste fut le premier empereur à prétendre avoir des songes envoyés par le dieu, et il racontait comment il avait été miraculeusement protégé d'un coup de foudre, lors de la guerre contre les Cantabres en Espagne : un petit esclave qui marchait devant sa litière, en tenant un flambeau à la main, avait été foudroyé, alors que lui-même, à l'intérieur de la litière, avait été épargné. Pour cette raison il fit élevé sur le Capitole un temple à Jupiter Tonnant (Jupiter Tonans) .
Dans chaque cité provinciale, le premier soin des bâtisseurs romains était d'élever un Capitole semblable à celui de Rome, où ils installaient la Triade, au milieu de laquelle trônait Jupiter. Ainsi, le dieu représentait le lien politique et culturel entre la cité-mère, Rome, et les cités-filles, qui en étaient l'image réduite.
Le Jupiter romain, roi des dieux, barbu et assis en majesté (Vatican, Louvre, musée de Naples) ou debout brandissant le foudre (musées du Capitole, du Vatican, de Dresde, de Florence, du Louvre) est généralement imité du Zeus grec.
Les peintres modernes ont souvent traité les nombreux épisodes de sa légende ou de celle de Zeus : sa naissance, par J. Romain (Londres) ; Jupiter nourri par la chèvre Amalthée, par Poussin (Berlin, Londres et Washington) et Jordaens (Louvre) ; Jupiter et Antiope, par Raphaël (Vatican), P. Bordone (Rome, galerie Borghèse), Spranger (Louvre) ; Jupiter foudroyant les géants, par J. Romain (Mantoue) ; Jupiter foudroyant les Vices, par Véronèse (Louvre) ; Jupiter et Junon, par Carrache (Rome, galerie Farnèse) ; divers épisodes par Natoire (musée de Troyes) ; Jupiter et Thétis, par Ingres (Aix-en-Provence) ; Jupiter et Sémélé, par G. Moreau (musée G. Moreau, Paris).
Ops | Saturne |
JUPITER | |
Epouse* / amante | Enfants |
Junon* | Mars Vulcain |
Juventas Lucine |
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