Les premières villes du monde sont édifiées entre 4000 et 3000 avant notre ère en Mésopotamie, un mot grec signifiant «le pays entre les deux fleuves», le Tigre et l'Euphrate. Pour contrôler les crues de printemps qui fertilisent le sol, les paysans construisent un réseau complexe de canaux, de digues et de réservoirs, réalisations qui exigent un grand sens de l'organisation. Les communautés se développent sur ce terrain fertile et, la richesse aidant, de nouvelles activités apparaissent : l'artisanat, le commerce, l'administration. L'organisation de ces tâches impose une centralisation du pouvoir de décision, de réglementation et de contrôle qui donne naissance à la civilisation urbaine et aux Etats.
Le sud de la Mésopotamie, dont l'ancien nom est Sumer, voit s'édifier entre 3500 et 3000 av. J.-C. des constructions de plus en plus vastes et élaborées, comme le Temple blanc d'Uruk, bâti sur une haute plate-forme. C'est à peu près à la même période qu'apparaît la roue, de même que l'écriture dite cunéiforme tracée sur des plaques d'argile. Chaque cité sumérienne est gouvernée par un roi dont le pouvoir émane des dieux. Pendant toute la période dite de la «dynastie archaïque» (2900-2370 avant notre ère) les rois sumériens s'affrontent pour s'assurer la suprématie sur la totalité du territoire.
Sargon d'Akkad conquiert Sumer vers 2370 avant notre ère. Il parle une langue sémitique, le sémitique oriental ou akkadien, qui remplace le sumérien comme langue officielle. Les envahisseurs sémites font cependant de larges emprunts à la civilisation sumérienne. L'empire akkadien s'étend rapidement, mais doit affronter d'incessantes rébellions, et s'effondre sous les incursions des Goutis, un peuple venu de la montagne.
Après un siècle d'anarchie, la Tire dynastie d'Ur (2113-2006 avant notre ère) est fondée par Our-Nammou, un grand guerrier. Sous son autorité et celles de ses successeurs, un État efficace et centralisé est fondé qui reconstruit les temples et favorise une renaissance de l'art et de la littérature sumériens.
Le sac d'Ur par les Elamites, originaires du plateau iranien, marque la fin du pouvoir des Sumériens. Pendant deux siècles, les petits royaumes se battent entre eux pour assurer leur souveraineté avant de tomber sous la domination des Amorrites, d'anciens nomades sémites venus du désert de Syrie.
Mais le personnage le plus célèbre de l'époque, Shamshi-Adad, qui se fait appeler "le Vainqueur de l'Univers", abat la puissance d'Akkad sans parvenir à fonder un empire durable. Les cités de Mari, Eshnounna, Larsa et Babylone ne cessent de guerroyer.
Puis vient le jour où un de ces rois amorrites, Hammourabi de Babylone (1793-1750 avant notre ère), écrase les Etats rivaux d'Assur et de Mari, avant de conquérir toute la Mésopotamie. Hammourabi créa une législation qui prévoyait des sanctions très dures, mais qui prenait en compte le droit des individus. Après, la mort d'Hammourabi, l'empire s'affaiblit jusqu'à la mise à sac de Babylone par les Hittites, en 1595 avant notre ère.
Le Proche-Orient est en effet envahi au début du IIe millénaire par les premiers peuples indo-européens (Hittites en Anatolie et Proto-Iraniens, ancêtres des Mèdes et des Perses). Un certain équilibre des forces s'instaure entre les Kassites de Babylonie, les Mitanniens de Palestine et de Syrie orientale, les Egyptiens qui dominent la Palestine et la Syrie méridionale, et les Hittites d'Anatolie et de Syrie du Nord.
Ces derniers ont fondé un empire vers 1650 avant notre ère, dirigé à partir de leur capitale Hattousa (Bogazköy), et qui connaît son apogée sous Souppilouliouma Ier (1380-1346 avant notre ère). S'étendant vers le sud, les Hittites se heurtent aux Egyptiens en Syrie et ce jusqu'en 1282, quand le roi hittite Hattousil III et Ramsès II signent un traité de paix.
À cette époque, l'écriture cunéiforme est répandue partout, bien que le premier alphabet ait été inventé en Syrie ou en Palestine au XVIe siècle avant notre ère. Des archives datant du XIVe avant notre ère et trouvées à Tell el-Amarna en Egypte révèlent l'existence d'une correspondance entre les «grands Rois». Ils s'échangent souvent des ambassadeurs et des présents, et s'offrent mutuellement leurs filles en mariage.
Vers 1200 avant notre ère, la plupart des royaumes du Proche-Orient s'effondrent sous les coups des Peuples de la mer venus de Méditerranée orientale, avant que ces derniers ne soient finalement vaincus par les pharaons Mineptah et Ramsès III en 1190 avant notre ère.
Après 1200 avant notre ère de nouveaux peuples sortent de l'anonymat. Sur la côte sud de la Palestine vivent les Philistins, un des anciens Peuples de la mer, dont l'Ancien Testament relate les conflits avec les Hébreux. Plus au nord, sur les côtes libanaises et syriennes, les Phéniciens s'affirment comme de grands navigateurs qui commercent jusqu'en Grande-Bretagne, d'où ils rapportent l'étain de Cornouailles, et comme de grands colonisateurs avec la fondation de Carthage en Afrique du Nord. Ce sont eux qui diffusent l'alphabet et le transmettent aux Grecs.
En Syrie, les Araméens guerroient contre les Assyriens et les Hébreux, et leur langue et leur écriture s'imposent dans tout le Proche-Orient. Ainsi l'araméen constitue-t-il la langue originelle de certains des livres les plus récents de l'Ancien Testament.
Successeurs de l'empire hittite, les Néo-Hittites règnent sur sept cités-Etats situées dans le nord de la Syrie. Dans un premier temps vainqueurs des Araméens, ils seront ensuite défaits par les Assyriens au VIIIe siècle avant notre ère.
Le royaume d'Assyrie, avec pour capitale Assur, est situé au nord de la Mésopotamie. A partir du siècle avant notre ère, ses rois s'attaquent aux Araméens, parviennent jusqu'aux rives de la Méditerranée et occupent brièvement l'Egypte. D'Assournazipal II (884 à 858) à Assourbanipal (669 à v.627), l'Empire est organisé de façon autoritaire. Les régions assujetties payent tribut en produits agricoles et en bétail, pour assurer l'entretien des garnisons assyriennes. En cas de rébellion, les Assyriens n'hésitent pas à déporter tous les habitants d'une ville ou d'une région.
Mais l'Assyrie reste vulnérable, à l'est et au nord, aux attaques d'autres peuples comme les Mèdes et les Scythes. A la fin du VII siècle avant notre ère, les villes assyriennes tombent les unes après les autres. Ainsi, Ninive est détruite en 612 par une alliance des rois mèdes et chaldéens de Babylonie.
Le fils du fondateur de la dynastie chaldéenne de Babylone, Nabuchodonosor II (605 à 562 avant notre ère), bâtit à son tour un vaste empire. Il bat les Égyptiens à Karkemish en 605, puis s'attaque à la Syrie et à la Palestine. En 587 avant notre ère, il s'empare de Jérusalem et déporte des milliers de Juifs vers Babylone. Mais cet Empire dure peu de temps : les successeurs de Nabuchodonosor sont trop faibles, à l'image du dernier roi, Nabonide (556 à 539 avant notre ère). Babylone tombe sans résistance devant les Perses de Cyrus.
L'Empire bâti par les Achéménides est l'empire le plus vaste de l'Antiquité. A partir de leur région d'origine, située sur le plateau iranien, les successeurs de Cyrus conquièrent l'Égypte, le nord de l'Inde et l'Asie mineure avant d'échouer devant les Grecs pour le contrôle de la Méditerranée.
Darius Ier (522-486 avant notre ère) réorganise les provinces ou satrapies, réforme son armée, introduit un système monétaire, judiciaire et postal centralisé et fait creuser un canal reliant le Nil à la mer Rouge. Son successeur Xerxès, qui règne de 486 à 465 avant notre ère écrase plusieurs révoltes et met fin à la tolérance religieuse de Cyrus, qui avait libéré les juifs de Babylone et les avait autorisés à rebâtir leur temple à Jérusalem. Le déclin économique, la multiplication des conspirations de palais mènent le trône perse à sa perte. La capitale, Persépolis, est conquise par Alexandre le Grand en avril 330 avant notre ère et le dernier des Achéménides, Darius III, est assassiné la même année.