Afin de protéger sa doctrine et ses institutions des forces ennemies, le Vajrayâna institua, un groupe de divinités sous la protection desquelles l'individu peut se placer en les invoquant par le Sâdhana.
A côté des Dharmâpâla proprement dits, comme Mahakala, (le Grand Noir) ou la Face Insensée d'Avalokiteshvara, il existe ceux que l'on appelle les Lokapâla (gardiens locaux) issus des croyances populaires pré bouddhiques mais qui firent serment de respecter et de défendre la doctrine bouddhique. Quatre activités leur sont assignées comme tâche principale: adoucir, enrichir, attirer et détruire. Ces activités peuvent s'exercer sur des obstacles tant intérieurs qu'extérieurs. Protecteur, notamment de l'école Kagyupa (transmission orale) et des Dalaï Lama, Mahâkâlâ possède un physique effrayant.
Pour les bouddhistes du Vajrayâna, la fonction des Dharmapâla consiste à les protéger des dangers et des mauvaises influences qui pourraient gêner leur développement spirituel. Ce principe protecteur ne peut exercer toute son efficacité que si le fidèle a obtenu l'agrément pour son Yidam personnel.
Dans le bouddhisme tibétain, l'action de Padmasambhava transforma les anciens Lokapâla de la religion Bön en divinités bouddhiques protectrices. Leur rôle est particulièrement important dans le bouddhisme tibétain où ils sont appelés drag-gshed, de drag-po (coléreux ou cruel) et gshed-ma (démons infernaux, bourreaux). La plupart de ces dieux incarnent des forces extrêmes de la nature à une exception près, celle des « gardiens des quatre points cardinaux » empruntés à l’iconographie indienne parmi lesquels on compte Kubera, le dieu de la Richesse.
Au Tibet, les Dharmapalas sont adorés soit individuellement, soit collectivement en tant que groupe de huit êtres désignés sous le nom de « huit terribles », ou Drag-shed. Ce groupe se compose de :
• Changpa
• Hayagriva (Tamdrin)
• Mahakala (Nagpo Chenpo)
• Prana Atma (Begtse)
• Shri Devi (Pelden Lhamo)
• Vaisravana (Kubera)
• Yama (Shinje)
• Yamantaka (Shinje Shed)
Au Tibet, la plupart des monastères ont leur propre Dharmapala ce qui entraine parfois des rivalités monastiques.
Les Dharmapalas sont les « protecteurs du Dharma », c'est-à-dire de l'enseignement. Dans le bouddhisme, en particulier tibétain, ils sont considérés comme de redoutables êtres divins qui protègent les fidèles des démons malfaisants et des mauvaises influences qui pourraient contrecarrer leur progression spirituelle. De ce point de vue, les Dharmapalas s'apparentent aux gardiens célestes.
: Kaladevi (ou Lhamo), Brahma (ou Tsangs-pa), .
Vaisravana est également l'un des Gardiens célestes.
Certains Dharmapalas étaient également des Lokapalas, Gardiens célestes du panthéon Bön à l'époque pré-bouddhiste. Padmasambhava, l'un des fondateurs du bouddhisme tibétain, assimila certaines de ces anciennes divinités pour les transformer en dieux véritables protecteurs de la loi bouddhiste. D'autres Lokapalas étaient cependant issus de la religion hindouiste.