L'histoire de ce culte est assez complexe car le Dionysos classique offre deux aspects:
1) c'est un dieu national, champêtre et populaire, le dieu du vin, et, comme tel, honoré de tout temps en pays grec;
2) c'est un dieu des extases et des mystères, dieu étranger, originaire de Thrace et d'Asie Mineure, introduit en Grèce au VIe siècle avant notre ère.
Il avait des temples dans tous les pays grecs et des fêtes, les Dionysies. Le culte de Dionysos a eu, en Grèce, une influence considérable: il a beaucoup contribué à introduire, dans la religion, le sens du mystère; dans la poésie lyrique, le sentiment de la nature; dans les arts plastiques, le mouvement passionné. Plusieurs genres littéraires en sont sortis: poésies orphiques, dithyrambe, et tout le théâtre.
On se le représentait suivi d'un joyeux cortège, où figuraient les satyres, les silènes, Pan, Priape, les Ménades, les Thyiades, les Bacchantes, etc.
Les artistes lui ont prêté plusieurs types: d'abord le type barbu et largement drapé; c'est le plus ancien, exclusif à l'époque archaïque, rare depuis le IVe siècle.
Sa tête couronne un pilier ou un hermès. Les vases peints le montrent couronné de pampres, tenant le thyrse, la patère ou le canthare; c'est un homme dans la force de l'âge, d'allure plutôt grave.
L'époque classique
avancée popularise le type juvénile, imberbe, plus libre en ses mouvements,
vêtu plus court, d'une simple peau, voire nu. L'art hellénistique se plaît
à retracer son enfance, ainsi que les sarcophages romains, lesquels reprennent
à satiété le thème de son triomphe dans l'Inde.
Le statuaire le rapproche souvent d'Ariane, Eros, Pan et quelques nymphes ou Silène.
Le troisième type correspond à un homme d'âge mûr, ventripotent, de facture beaucoup plus récente