APHRODITE

❖ Culte

Vénus et Mars
Paris BORDONE

On admet aujourd'hui que ce culte vient de l'Asie, où l'on vénérait une divinité lunaire (Astarté), principe de fécondité; il fut apporté très anciennement, en plusieurs endroits du monde grec, par les Phéniciens, et c'est là que se trouvaient ses sanctuaires les plus fréquentés comme dans l'île de Chypre à Paphos, Amathonte, dans l'île de Cythère... Mais la déesse avait aussi des temples dans la plupart des cités grecques comme par exemple, à Athènes, à Thèbes, à Corinthe, où un millier d'hétaïres attendaient les pèlerins. Ce culte se développa encore à l'époque alexandrine, puis à l'époque romaine où Aphrodite / Vénus fut considérée, grâce à son fils Enée, comme la mère du peuple romain.

Les principaux centres du culte d'Aphrodite étaient Paphos, dans l'île de Chypre, et Cythère, en Crète ; parmi ses sanctuaires les plus fameux, il faut citer le temple de Cnide, en Carie, et celui de l'île de Cos.

Naissance d'Aphrodite
en présence d'Hermès,
Eros et Poséidon

L'Aphrodite Pandémos était vénérée à Thèbes, où se voyait une statue de la déesse, faite, disait-on, avec les éperons des navires qui avaient amené Cadmos en Grèce ; à Athènes, où se trouvait un temple d'Aphrodite Hétaïre et où la déesse était représentée assise sur un bouc ;
à Abydos, à Éphèse et surtout à Corinthe, où les courtisanes de la ville étaient ses véritables prêtresses;
l'Aphrodite Génitrice était adorée à Sparte et à Naupacte, en Phocide;
l'Aphrodite Ourania avait des temples à Sicyone, à Argos, à Athènes;
enfin, l'Aphrodite Pélagie, ou marine, était particulièrement honorée à Hermioné.
En Thessalie, on vénérait une Aphrodite Anosia (l'impie), en mémoire du meurtre de la courtisane Laïs par les femmes du pays.
En Sicile, Aphrodite avait un temple célèbre au mont Eryx

❖ Arts

Aphodite et le cygne
British museum

Les représentations d'Aphrodite varièrent suivant l'aspect sous lequel on l'envisageait. Aphrodite est généralement représentée nue ou à demi vêtue d'un mince voile qui moule son corps. Toutefois, dans l'art archaïque et sur les poteries, Aphrodite est plus généralement représentée vêtue. Ce n'est qu'ultérieurement, au cours de la période classique, qu'elle apparaît totalement ou partiellement nue.

Aphrodite et Arès
Aphrodite et Arès
lors de la Titanomachie

A Sicyone on vénérait une statue chryséléphantine de Canachos, où la déesse était représentée coiffée du polos. La noblesse et la décence caractérisaient cette statue, qui figurait évidemment l'Aphrodite Ourania ou l'Aphrodite Génitrice.


Mais, par la suite, ce fut la sensualité qui domina dans les effigies d'Aphrodite : on recourait d'ailleurs à des courtisanes pour servir de modèles, comme Cratine, Phryné ou Campaspe, la maîtresse d'Alexandre. Telles furent les Aphrodites nues de Praxitèle, qui effarouchèrent, dit-on, la piété des habitants de Cos. Celle que l'on honorait à Cnide était particulièrement voluptueuse.
Le mythe d'Hésiode de la naissance d'Aphrodite inspira les différents types d'Aphrodites anadyomènes, ou sortant de l'eau, comme la célèbre Aphrodite ou Vénus Médicis, ou encore les Aphrodites au bain, si complaisamment traitées par la statuaire.

Un type assez différent des précédents est celui de l'Aphrodite guerrière, représentée armée et coiffée du casque. C'était celle que l'on vénérait particulièrement à Sparte. Il est permis d'y voir un rappel de l'Isthar guerrière des Babyloniens. La Vénus de Milo était une Aphrodite guerrière. Aphrodite symbolise la beauté et le charme féminins, c'est la divinité de la mythologie grecque la plus fréquemment figurée. Aphrodite Ourania était représentée vêtue, parfois couronnée, et le pied posé sur une tortue.


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