Sparte appelée aussi Lacédémon était la capitale de la Laconie et ville principale du Péloponnèse.
Elle était située sur la rive droite, de l'Eurotas (Iri) à une trentaine de kilomètres de la mer, dans une plaine qui renfermait quantité d'éminences et de collines. Elle était bornée à l'Est par l'Eurotas, au nord-ouest par la petite rivière Oenos (kélésina) et au Sud-est par la petite rivière Tisia (Macula), deux cours d'eau qui se jettent dans l'Eurotas. La plaine où Sparte s'élevait était défendue à l'Est par le mont Ménélaium, et à l'Ouest par le mont Taygète; d'où l'expression d'Homère : « la creuse Lacédémone». Elle était de forme circulaire, avait une dizaine de kilomètres de circonférence, et la ville se composait de plusieurs quartiers distincts, qui étaient dans l'origine des villages séparés, et qui ne furent jamais réunis en ville régulière. Son emplacement est occupé aujourd'hui par les villages de Magula et de Psykhiko; et la principale ville moderne du voisinage est Mistra, située l'Ouest des pentes du mont Taygète. Pendant l'époque florissante de l'indépendance grecque, Sparte ne fut jamais ceinte de murailles, la bravoure de ses citoyens et la difficulté des abords étant supposées rendre de telles défenses inutiles. Elle fut fortifiée pour la première fois par le tyran Nabis, mais elle n'eut de murailles régulières qu'au temps des Romains. Sparte, au contraire de la plupart des cités grecques, n'avait point d'Acropole proprement dite, mais ce nom était donné à une des éminences les plus hautes de la ville au sommet de laquelle était le temple d'Athéna Poliuchos (protectrice de la ville) ou Chalcioecos (d’airain).
Sparte fut fondée, dit-on, par Lacédémon, fils de Zeus et de Taygète, lequel épousa Sparta, fille d'Eurotas et de Clété, et donna à la ville le nom de sa femme. Dans la période mythique, Argos était la ville principale du Péloponnèse et Sparte est représentée comme sa vassale. Ce fut là que régna Ménélas, frère cadet d'Agamemnon; et par le mariage d'Oreste, fils d'Agamemnon, avec Hermione, fille de Ménélas, les deux royaumes d'Argos et de Sparte furent réunis en un seul. La conquête dorienne du Péloponnèse, qui, selon la tradition, eut lieu quatre-vingts ans après la guerre de Troie, fit de Sparte la capitale de tout le pays. La Laconie échut en partage à Eurysthène et à Proclès, les deux fils d'Aristodème, qui établirent leur résidence à Sparte et gouvernèrent le royaume conjointement. Après la soumission complète du pays, on trouve trois classes distinctes dans la population: les Doriens vainqueurs, qui résidaient dans la capitale, et étaient appelés Spartiates ; les Periœci ou anciens habitants achéens qui devinrent tributaires des Spartiates et ne possédaient aucuns droits politiques; enfin les Hilotes, qui étaient aussi une portion des anciens habitants achéens, mais réduite à l'état d'esclavage.
Par différentes causes, les Spartiates furent déchirés par des dissensions intestines, jusqu'à ce qu'enfin Lycurgue, qui appartenait à la famille royale, fût choisi par tous les partis pour donner une nouvelle constitution à l'Etat. La constitution de Lycurgue jeta les fondements de la grandeur de Sparte. En 743 avant notre ère, les Spartiates attaquèrent la Messénie, la vainquirent après deux guerres, et en firent une partie intégrante de la Laconie. Après la fin de la seconde guerre messénienne les Spartiates continuèrent leurs conquêtes dans le Péloponnèse. A l'époque de l'invasion des Perses, ils obtinrent, d'un consentement unanime, la suprême direction de la guerre. Mais, après la défaite finale des Perses, les manières hautaines de Pausanias révoltèrent la plupart des états grecs, particulièrement les Ioniens, et les poussèrent à transporter la suprématie à Athènes (477). Toutefois les Spartiates la reconquirent à la suite des revers d'Athènes dans la guerre du Péloponnèse (404). Mais ils ne la retinrent pas plus de trente ans. Leur défaite décisive par les Thébains sous Epaminondas à la bataille de Leuctres (371) porta à la puissance de Sparte un coup terrible dont elle ne se releva jamais ; et le rétablissement des Messéniens dans leur pays, deux ans après, compléta l'humiliation de Sparte. Trente ans après, la plus grande partie de la Grèce fut obligée de se soumettre à Philippe de Macédoine. Les Spartiates cependant se tinrent prudemment à l'écart du conquérant macédonien et refusèrent de prendre part à l'expédition de son fils Alexandre le Grand en Asie. Sous les derniers rois de Macédoine la puissance.de Sparte alla toujours en déclinant. Agis essaya de rétablir les anciennes institutions de Lycurgue, mais il perdit la vie dans cette tentative (240). Cléomène III, qui commença à régner en 236, fut plus heureux. Ses réformes infusèrent un nouveau sang dans l'Etat, et pendant quelque temps il fit la guerre avec succès contre les Achéens. Mais sa défaite en 221 fut suivie de la prise de Sparte qui perdit dès lors toute importance et dut finir par entrer dans la ligue achéenne. Bientôt après elle tomba, avec le reste de la Grèce, sous la puissance de Rome.