ATHÈNES

Athènes, ville de Grèce, était la capitale de l'Attique avec un accés à la mer grâce à au port du Pirée.

SITE.

Athènes est située à l'est du golfe Salonique, à 8 kilomètres environ de la baie de Phalère et du Pirée, dans la plaine qu'arrosent le Céphise et l'Ilissos, et que bordent à l'Ouest. le mont Skarmanga (Ægaléos), au Nord l'Ozéa (Parnès), au Nord-Est le Pentélique, au Sud-Est le Trello-Vouno (Hymette). Au milieu s'élèvent les rochers de l'Acropole, du Lycabette et du Tourko-Vouno.

HISTOIRE.

La ville ancienne couvrait les pentes de l’Acropole, principalement au Sud. et à l'Ouest.
La cité primitive se réduisait à l'Acropole, à laquelle des colons étrangers : Cécrops et ses compagnons, donnèrent le nom de Cécropia; des Phéniciens occupèrent, à l'Ouest de la citadelle, le quartier de Mélite. Les légendes plaçaient à cette époque une série de rois : Cécrops, Cranaos, Amphictyon, Érichthonios, Pandion 1, Erechthée, Cécrops 2, Pandion 2, Egée, Thésée, Ménesthée, Démophon, Oxytès, Aphéidas, Thymoetes.
L'Attique était jusque-là divisée en douze Etats rivaux. Thésée les réconcilia et fonda l'unité politique du pays, par la suprématie de la ville d'Athènes ; la fête des panathénées consacra le souvenir de ce mémorable événement.
Le pouvoir fut ensuite démembré au profit des nobles ; la région eut pour chef des archontes, perpétuels jusqu'en 752, décennaux de 752 à 683, et un collège d'archontes annuels à partir de 683. Régime tout aristocratique ; la constitution de Dracon laissa encore tous les pouvoirs entre les mains des eupatrides. Celle de Solon (594) partagea les citoyens en quatre classes d'après la fortune, fixa les attributions des diverses assemblées, institua les tribunaux populaires, et prépara ainsi l'avènement de la démocratie. Pisistrate profita des dissensions pour s'emparer du pouvoir (560-528), qu'il put léguer à ses fils (527-610). Ensuite se dessine une nouvelle évolution politique : en 508, par une série de réformes, par l'institution des stratèges et des dix tribus, Clisthène fonda la démocratie, qui se développa rapidement avec Aristide, Ephialte et Périclès.
En même temps, les guerres médiques, où elle avait joué le rôle principal, plaçaient Athènes au premier rang. Sous des hommes d'Etat comme Thémistocle, Aristide, Cimon, Périclès, elle devint la première puissance maritime et groupa autour d'elle une vaste confédération, même une sorte d'empire colonial ; elle domina longtemps dans tout l'Archipel et sur les côtes de l'Egée. En même temps, elle produisait une extraordinaire pléiade d'écrivains et d'artistes de premier ordre.
Ailleurs, les jalousies s'éveillèrent. La guerre du Péloponnèse (431-404) détruisit l'empire maritime d'Athènes, qui elle-même fut prise, dut livrer ses vaisseaux, démanteler ses murs, subir les Trente tyrans. Toutefois malgré les pertes qu'elle avait endurées, vers la fin de la guerre du Péloponnèse, Athènes possédait une population de 120 000 à 180 000 âmes, et elle ne resta pas moins florissante par la suite, malgré son abaissement politique. Son amour des arts et des lettres attira dans ses murs les hommes les plus brillants de l'Antiquité.

En 403, Thrasybule délivra sa patrie et restaura la démocratie. En 393, Conon releva les fortifications du Pirée et les Longs Murs ; Athènes était redevenue le centre d'une confédération maritime (878), mais la guerre sociale (357-355) y mit fin. Vaincue à Chéronée (338) par Philippe de Macédoine, Athènes, sous l'habile Lycurgue (338-325), conservait du moins sa prospérité matérielle. A la mort d'Alexandre, un dernier effort d'indépendance fut brisé dans la guerre Lamiaque (325-322).
Le rôle politique d'Athènes était terminé. Une garnison étrangère s'installa à Munychie, et Démétrios de Phalère gouverna le pays pour le compte des Macédoniens (318-307). Athènes va se borner à chercher des patrons au dehors. En 146, elle est incorporée dans la province romaine d'Achaïe, puis s'unit un instant à Mithridate (88), ce qui lui vaut d'être prise et saccagée par Sylla (86). Elle garde toujours son prestige intellectuel et, sous Adrien, elle devient le centre de l'assemblée panhellénique. Les jeunes Romains accourent dans ses écoles, où Marc-Aurèle fonde des chaires officielles (176 de notre ère). Mais dès le IIIe siècle, elle est menacée par les barbares, prise par les Goths et les Hérules en 267, visitée par Alaric en 396. C'est un des centres de résistance du paganisme ; mais Justinien ferme ses écoles en 529, et les temples sont transformés en églises.

ARCHEOLOGIE.

Les ruines d'Athènes se situent  presque toutes dans la région de l'Acropole.
L'enceinte antique a été plusieurs fois détruite et refaite; agrandie vers l'Est sous Adrien, cette enceinte, dont on retrouve les traces en de nombreux endroits, avait un développement d'environ 6 kilomètres et une douzaine de portes dont quelques-unes datent de l'époque romaine.
Les principales portes étaient :
- au Nord-Ouest, le Dipylon, d'où partait le Dromos menant à l'Agora ; tout près de là, la porte Sacrée, ouvrant la voie d'Eleusis ;
- au Nord, la porte d'Acharnés;
- à l'Est celle de Diocharès;
- au Sud, l'Itonienne;
- à l'Ouest celle du Pirée.

La cité était divisée en quartiers ou dèmes urbains :
- au Sud, Kollytos, entre l'Acropole et (région de Limnoe ou Marais; théâtre de Dionysos ; Asclepieion ; portique d'Eumène ; Odéon d'Hérode Atticus ; Olympieion ; Pythion Lenaion) ;
- à l'Ouest, Mélite (Aréopage ; sanctuaire des Erinyes ; double enceinte de la Pnyx ; Theseion ; temple d'Arès ;
- au Nord-Ouest, Céramique ou quartier des potiers (portiques et marché de l'Agora) ;
- au Nord, Kydathénaion (temple d'Apollon Patroos ; Bouleutêrion ; Prytanée ; Metroon ; portique d'Attale ; gymnase d'Adrien).
Tout autour, s'étendaient de grands faubourgs :
- à l'Ouest, Koilê (entre les Longs Murs, et près de la Pnyx) ;
- au Nord-Ouest, le Céramique extérieur (Nécropole ; voie Sacrée ; route de l'Académie) ;
- à l'Est, ceux des gymnases du Lycée et du Cynosarge ;
- au Sud-Est, Agro, où était le stade.

Chaque époque avait laissé des monuments. Les murs primitifs, escaliers et grottes de l'Acropole dataient des Pélasges. Pisistrate et ses fils avaient développé la ville au Nord, commencé l'Olympieion, construit ou restauré le temple d'Athéna sur l'Acropole, le premier temple de Dionysos, le Lycée, le Pythion. Au commencement du Ve siècle, on avait élargi l'enceinte de la Pnyx et taillé dans le roc les gradins du théâtre de Dionysos. Puis, il avait fallu rebâtir Athènes, brûlée ou saccagée par les Perses. De ce temps datent les murailles conservées de l'Acropole et les Longs Murs, qui reliaient la ville au Pirée et à Phalère. Cimon commença la reconstruction du Parthénon, restaura le Théseion, acheva ou refit les monuments de l'Agora, entre autres le Poecile. Périclès éleva sur un nouveau plan le Parthénon, bâtit les Propylées et l'Odéon. A la fin du Ve siècle appartiennent le temple de la Victoire Aptère et l'Erechtheion ; au IVe, l'achèvement du stade et du théâtre de Dionysos, l'agrandissement du Lycée et du Cynosarge, beaucoup de monuments du Céramique et de la rue des Trépieds  à l'époque hellénistique, le gymnase de Ptolémée Philadelphe, le Diogéneion, les portiques d'Eumène et d'Attale ; au Ier siècle avant notre ère, la Tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, la porte d'Athéna Archégétis ; au IIe siècle de notre ère, l'arc d'Adrien, le temple de Zeus Panhellénios, l'Olympieion, le gymnase et la bibliothèque d'Adrien, des aqueducs, l'Odéon d'Hérode Atticus, la restauration du stade, le monument de Philopappos. Sous les empereurs grecs, on construisit des églises. Les Francs transformèrent les temples et les gymnases en forteresses. Malgré tout, les édifices antiques se conservèrent assez bien jusqu'au XVIe siècle ; en 1650, un incendie mutila les Propylées ; en 1687, une bombe vénitienne éventra le Parthénon. L'exploration méthodique et les mesures de préservation datent du XXe siècle. Presque toutes les nations riches y participèrent ; on voit rivaliser le Service grec des antiquités, la Société archéologique d'Athènes et les Instituts étrangers.

VESTIGES.

Voici les principaux monuments dont on visite les ruines : ceux de l'Acropole ; au Sud, théâtre de Dionysos, monument de Thrasyllos, Asklépieion, portique d'Eumène, Odéon d'Hérode Atticus ; à l'Ouest, ruines de l'Aréopage , ruines de la Pnyx (double enceinte, rues et maisons, grottes), monuments de Philopappos ; au Nord-Ouest et au Nord, Théseion, nécropole du Céramique, Dipylon et porte Sacrée, portiques de l'Agora, portiques des Géants, d'Attale, Tour des Vents, Diogéneion, gymnase d'Adrien ; à l'Est monument de Lysicrate, arc d'Adrien, aqueducs, Olympieion. Le stade a été reconstruit. On restaure avec prudence les monuments, en remettant les débris à leur place certaine, et on consolide le Parthénon. Athènes possède deux admirables musées : le Musée de l'Acropole, où l'on conserve tous les débris trouvés sur l'Acropole, et le Musée national.

BIBLIOGRAPHIE.

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