DEVINS
Sibylle
Sibylle de Delphes par Michel-Ange
Chapelle Sixtine, Rome.

Les devins jouèrent surtout un grand rôle dans la société aux temps archaïques. La légende a surtout conservé les noms de Tirésias, de Calchas et celui de Cassandre, fille du roi Priam. En général, les devins étaient recrutés dans des familles où le don de la divination se transmettait héréditairement.

Les Lamides d'Elis sont les plus célèbres, et à cette famille se rattachaient les Klytiades et les Telliades ; on les retrouve à Mantinée, dans le Péloponnèse, et en Grande-Grèce.
Les Spartiates portaient une grande estime aux devins, et les rois avaient leur devin attitré toujours auprès d'eux. Mégistias accompagna Léonidas aux Thermopyles, et Lysandre avait près de lui le devin Abas ; ceux-ci prirent même part aux réunions de la gérousia.
A Athènes existait un collège des trois exégètes nommés par la pythie.

En Acarnanie, où l'on semble avoir particulièrement cultivé la divination, existait une famille descendant d'Acarnan, éponyme de la région qui descendait lui-même de deux célèbres devins mythiques, Mélampous et Amphiaraos.
Aristander, devin de Philippe et d'Alexandre, appartenait à une famille de devins établie à Telmessos, en Lycie (Asie Mineure). Voici quelques devins dans la mythologie grecque.

Aesacos
Fils de Priam et d'Alexirrhoé qui annonça lors de la naissance de Pâris, les grands malheurs de Troie. (Ov.Met. XI,750ff)
Amphiaraos
Devin protégé par Zeus et Appollon mais c'était aussi un grand guerrier.
Amphilochos
Il participa à l'expédition des Epigones. Il mourut en même temps que Mopsos au cours d'un combat singulier.
Apollon
Dieu de la divination et celui des oracles. Le passé et l’avenir sont connus de lui, et il les fait connaître aux hommes.
Calchas
Calchas avait reçu de son divin ancêtre, Apollon, le don de prophétie. Il fut le devin des grecs pendant le siège de Troie.
Cassandre
Deux serpents avaient léché les oreilles et la bouche de Cassandre et d'Hélénos et leur avaient sans doute conféré un don de devination.
Hélénos
Deux serpents avaient léché les oreilles et la bouche de Cassandre et d'Hélénos et leur avaient sans doute conféré un don de devination.
Lacoon
Pretre qui s'opposa à laisser entrer le cheval dans la ville de Troie.
Manto
Fille de Tirésias
Mélampous
Devin et guérisseur qui pouvait comprendre le langage des animaux.
MEROPS
Sa soeur, Arisbé, avait épousé Hyrtacos, le roi de Percote près de Troie, et Mérops le devin officiel de la ville. Ses fils Adraste ⑶ et Amphios s'engagèrent avec les guerriers d'Apaesos dans les rangs troyens malgrè les mises en garde de leur père qui connaissait leur destin. Ils furent tués par Diomède.
Mopsos
Il entra en compétition avec un autre devin, Calchas et le ridiculisa par deux fois
Phinée
Devin aveugle persecuté par les Harpyes et délivré par Calaïs et Zethès.
Polyidos ou Polyide
Devin de Corinthe, quand il apprit à Minos que son fils avait péri étouffé dans un tonneau de miel le roi lui demanda de le ressusciter. Le devin se déclara impuissant. Minos menaça de le faire enfermer avec le cadavre s’il n’arrivait pas à ses fins. Le malheureux vit alors surgir un serpent qui s'avança vers lui. Il le tua d'un coup de pierre. Vint un second serpent qui alla chercher une herbe, en couvrit le premier et le ressuscita. Instruit par l'exemple, Polyide recueillit cette herbe, recouvrit le cadavre du fils de Minos et le ressuscita. Polyide est peut-être aussi celui qui enseigna à Bellérophon comment apprivoiser Pégase. (Hom.Il. XIII,663)
Protée
Dieu marin, fils de Poséidon ou de l'Océan et de Téthys, Protée ne revélait l'avenir que sous la contrainte
Sibylle
Prêtresse consacrée à Apollon, dont elle avait reçu le pouvoir de prophétie. Les plus connues seront celles de Marpessos, d'Erythrae, de Libye et de Cumes.
Télémos
Fils de Protée qui annonça à Polyphème qu'il deviendrait aveugle (Hom.Od.IX,509)
Thries
Trois soeurs vierges qui ont appris au jeune Apollon la science divinatoire.
Tirésias
Devin thébain qui avait vu Athéna nue. La déesse l'avait privé de la vue mais elle lui avait accordé le don de prédire l'avenir.
Xénoclée
Pythie de Delphes qui refusa de donner l'oracle à Héraclès car il était souillé du meurtre de ses enfants. (Pau. X,13,7)

Egée consulte Thémis assise sur un trépied,
tenant une branche de laurier et une patère.

On raconte que Crésus, roi historique de Lydie, né vers 596 avant notre ère, avait cherché à éprouver les lieux oraculaires les plus réputés, en faisant demander à la Pythie ce qu'il était en train de faire un jour donné et à une heure bien précise. La Pythie ne sembla pas ennuyer de lui rendre cet oracle que raconte Hérodote dans ses Histoires:

« Je sais chiffrer le sable et mesurer le flot. Je comprends le muet; j'entends qui ne dit mot. Une odeur est venue à mes sens; la tortue cuit dans l'airain, avec l'agnelle, et revétue d'un cuir épais; l'airain le couvre d'un manteau, et la couche d'airain sous elle est étendue. » (Histoires I, 47.)

Effectivement Crésus avait choisi de faire cuire dans un chaudron d'airain une tortue et un agneau pour essayer de mettre l’oracle d’Apollon en difficulté.

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