Petite ville de Phocie, mais une des plus célèbres de Grèce à cause de l’oracle d’Apollon. Elle est située sur le côté sud du mont Parnasse ; qui ressemblait à la cavea d’un théâtre. Elle était fermée au Nord par une barrière de montagnes rocheuses qui se rejoignaient au centre et formaient deux pics élevés entre lesquels coulait la fontaine Castalie. Elle était regardée comme le centre du monde et appelée pour cela : nombril de la terre. Elle s'appelait d'abord Pytho, nom sous lequel elle est mentionnée dans Homère. Delphes fut colonisée de très bonne heure par les Doriens voisins de Lycorea. Le gouvernement était entre les mains d'un petit nombre de nobles familles d'origine dorienne. Parmi elles on prenait les magistrats et les prêtres.
Le temple d'Apollon contenait d'immenses richesses; c'étaient non seulement les offrandes des rois et des particuliers, mais encore les trésors particuliers de plusieurs peuples grées, qui les y déposaient comme devant y être plus en sûreté. Au centre du temple était une petite ouverture dans la terre, d'où, de temps à autre, s'échappait une vapeur enivrante. Au-dessus de cette ouverture était un trépied, sur lequel s'asseyait la prêtresse, appelée Pythie , quand on la consultait. Les paroles qu'elle prononçait, après une exhalation de vapeur, passaient pour contenir la révélation d'Apollon. Elles étaient recueillies par les prêtres et communiquées ensuite sous forme de vers hexamètres. Si la Pythie répondait en prose, un poète, préposé à cet office, mettait la réponse en vers. Les jeux Pythiens étaient célébrés à Delphes; c'est aussi là que se tenait une des deux assemblées des Amphictyons.
A Delphes, Hestia était l'objet d'un culte particulier, parce que cette ville était considérée comme le centre du monde, et son foyer était donc le foyer commun de la Grèce.
(Apollon. 2, 706; Wod. 16; Plut. Def. Orac; Paus. 10, 6; Ovid. Met. 10, 168).