Apollon, (Gr. Απολλων; Lat. Apollo) l'une des principales divinités de la mythologie grecque était le dieu de la Lumière, des Arts et de la Divination. Il est fils de Zeus et de Léto, né sur l'île stérile d'Ortygie (l'île aux cailles) qui plus tard le nom de Délos, où sa mère, poursuivie par la jalousie d'Héra, avait finalement trouvé refuge.
L'étymologie du nom d'Apollon demeure incertaine. Aucune de celles que l'on a proposées n'est satisfaisante, soit qu'on rattache ce nom à un vieux verbe grec, "Απελλω", signifiant "écarter, repousser", ou à une forme ancienne du verbe "Απολλυμι", "détruire".
D'ailleurs les anciens eux-mêmes connaissaient
plusieurs Apollon. Cicéron (De natura Deorum III, 23,23) en dénombre quatre.
Aujourd'hui, on tend à distinguer un Apollon dorien et
un Apollon ionien plus oriental, ancienne divinité solaire primitive comme semble l'attester certains de ses surnoms comme Phoibos ou Xanthos (couleur de feu); mais leurs légendes se sont mêlées au cours des siècles.
Ses fonctions sont très variées.
En référence à ces multiples fonctions, nombreux sont ses surnoms ou ses épiclèses:
• Alexicacos (le secourable);
• Argurotoxos (à l'arc d'argent);
• Chrysolyres, (à la lyre d'or);
• Citharède (joueur de cithare);
• Delphinios (le daupin);
• Eulalon
• Hékatébolos (qui frappe de loin);
• Iatromantis (le médecin devin);
• Lychios (blanc, brillant)
• Musagète (conducteur des Muses);
• Phoibos (le brillant);
• Myoctonos (tueur aux rats) car il avait envoyé rats et souris ronger les cordes des arcs ennemis;
• Pythios ou Pythoktonos (vainqueur du dragon);
• Sauroctonos (tueur de lézards, dragons).
Il est le dieu de la Lumière,
et conduit parfois le char du Soleil (Hélios). A partir du Ve siècle avant notre ère, les Grecs ont de plus en plus tendance à l'identifier avec Hélios (le Soleil).
C'est aussi un dieu agricole: à Amyclées
(Apollon Carneios), en Arcadie (Apollon Nomios).
C'est le dieu des
Purifications, le dieu vengeur qui déchaîne les épidémies, le dieu
protecteur, le dieu médecin avant son fils Asclépios.
C'est le dieu des archers dont les flèches fabriquées par Héphaïstos et tirées par son arc d'argent sont redoutables.
• Il est
le dieu des
arts, en particulier de la Poésie et de la Musique. En tant que dieu du chant et de la musique, il tente d’apporter le bonheur aux hommes par la musique, spécialement par le phorminx. Une tradition lui attribue l'invention de la flûte; mais cette tradition n'a rien d'antique.
Callimaque lui attribue l'invention de la lyre à sept cordes; tandis que, suivant la tradition commune, elle aurait eu pour inventeur Hermès, qui en aurait fait présent à Apollon après lui avoir volé ses boeufs.
A la naissance d'Apollon, les cygnes de Méonie tournèrent sept fois autour de Délos en saluant au tant de fois de leur chant l'accouchement de Léto, et en mémoire de ce chant, Apollon donna (ou fit donner) sept cordes à la lyre.
Quand il bâtit les murs de Troie, c'est au son de sa lyre que les pierres se déplaçaient d'elles-mêmes. Cette connaissance de la musique lui a valu certaines rivalités qui ont entrainé des luttes musicales (Pan, Midas et Marsyas).
Chez Homère, Apollon n'a aucun rapport avec les Muses. L'Iliade nous le montre, il est vrai, jouant du phorminx aux banquets des dieux, et dans l'Odyssée il apparaît comme l’instructeur des aèdes. Du reste, ce n'est point lui, mais toujours la Muse, qu'invoquent les chantres épiques. Plus tard il apparaît comme le chef et le conducteur des Muses (Musagète).
• Apollon est le dieu de la divination et celui des oracles. Le passé et l’avenir sont connus de lui, et il les fait connaître aux hommes.
Après Delphes (autrefois Pytho, d'où le surnom de Pythien), les plus célèbres de ses oracles étaient celui d'Abae en Phocide, celui des Branchides à Didyme, près de Milet; ceux d'Ichnae en Macédoine, de Claros près de Colophon, de Délos, de Sélinonte en Cilicie, de Patara en Lycie, de Thymbra en Troade, de Larisse en Argolide, d'Orope sur île d'Eubée, de Tégyre en Béotie, d'Eutrésis près de Thespies, et de Thèbes sur les bords de l’Ismène; d'où les surnoms qui en découle: Clarios, Larissaeos, Tégyraeos, Thymbraeos, Pataréus, Eutresités, Ismoénios.
Le dieu rendait ses oracles de différentes façons:
soit, comme à Delphes, par l'intermédiaire d'une prêtresse, nommée la Pythie (voir Xénoclée), qui était assise sur un trépied couvert de la cortina, la peau de Python, placé au-dessus d'une cavité d'où sortaient des vapeurs sulfureuses;
soit par le bruissement des arbres comme à Délos;
soit, comme à Claros, par des sources dont l'eau inspirait ceux qui en buvaient,
ou bien encore au moyen de farine sacrée, d'où le surnom d'Aleuromantis.
La lyre, l'arc et les flèches, le trépied sont les attributs les plus communs d'Apollon. Il y faut adjoindre aussi les arbres et les animaux qui lui étaient consacrés, le laurier principalement, et aussi le palmier et l'olivier. Ces arbres sacrés racontaient à leur manière sa naissance et les origines de son culte; les animaux exprimaient l'essence et le génie du dieu sous une forme vivante et symbolique.
Le cygne lui était consacré, comme oiseau chanteur ou comme emblème du soleil. Le cygne, qui passait chez les anciens pour doué d'un vol infatigable, était le compagnon des voyages d'Apollon; le dieu revenait du pays des hyperboréens dans un char traîné par des cygnes, ou bien un cygne le portait vers Délos.
Un autre oiseau consacré à Apollon comme emblème lumineux, était le coq.
C'est aussi des animaux divinatoires qu'on consacrait à Apollon comme le rat et le serpent: le rat est le symbole d'Apollon Sminthien qui le porte dans la main sur des médailles; le serpent, symbole d'Apollon Pythien, avait sa place à Delphes sous le trépied de la pythie. Ces animaux étaient censés avoir une vision prophétique en respirant les exhalaisons de la terre.
Le dauphin était l'emblème d'Apollon Delphi; dans l'hymne homérique, Apollon en prit la forme pour amener des prêtres crétois au port de Delphes.
En butte à la jalousie d'Héra, Léto, fille de Coios et de Phoebé, a beaucoup de mal à trouver un refuge pour mettre au monde les jumeaux Apollon et Artémis. Et même après l'accouchement leur mère fut persécutée.
Une tradition le fait naitre en Lycie (Iliade IV,101), une autre à Délos (Hymne homérique à Apollon), une autre dans le bois sacré d'Ortygie, près d'Ephèse (Tacite, Annales III,61); une autre à Tégyre en Béotie, et une autre à Zoster dans l'Attique (Etienne de Byzance).
L'hymne homérique les fait naître sur le mont Cynthus, non loin de la rivière Inopos. D'après la légende éphésienne, rapportée par Tacite (annales III, 61) Apollon et sa soeur naissent dans le bois sacré d'Ortygie, près d'Éphèse; l'Inopos est remplacé par le Cenchrius et le palmier par un olivier.
La tradition la plus répandue est celle qui le fait venir au monde sur l'île de Délos, qui refusa d'abord, craignant que le dieu ne la méprise à cause de l'aridité du sol. Léto jura par le Styx que son fils y bâtirait son temple et l'île accepta finalement. L'île de Délos s'appelait d'abord Ortygie selon Hygin ou Astérie selon Callimaque. Elle prit le nom de Délos (la claire, la brillante), après la naissance d'Apollon et de flottante elle devint fixe, (Métamorphoses, VI, 333) au moyen de quatre colonnes qui s'élevèrent du fond de la mer pour la soutenir.
Léto qui n'avait pu trouver asile nulle part pour ses couches, put enfin terminer sa course errante et mettre au monde deux jumeaux, d'abord Artémis qui aida sa mère à mettre au monde son frère Apollon.
Rhéa, Thémis, Dioné, Amphitrite et les autres déesses vinrent assister à sa délivrance; seules Héra aux bras blancs et Ilithye, la déesse des accouchements restèrent sur l'Olympe. Alors les déesses dépêchèrent Iris en catimini auprès d'Ilithye qui à force de promesses et le cadeau d'un grand collier noué de fils d’or long de neuf coudées, la décida à venir s'occuper de la parturiente.
Léto, après une attente de neuf jours, fut enfin délivrée. Elle noua ses bras autour du palmier, et elle ploya ses genoux sur la molle prairie, et la terre sourit au-dessous d’elle. Les jumeaux jaillirent à la lumière, et toutes les Déesses hurlèrent de joie.
Apollon naquit à sept mois, le septième jour du mois. C'est pourquoi le nombre sept lui fut consacré. De là aussi le surnom de Heptaménœos, "enfant né à sept mois", et de Hebdomagènès, "né le septième jour", ou plutôt Hebdomagétès, "celui auquel on sacrifie le septième jour de chaque mois".
Héra, qui était toujours résolue à exterminer sa rivale, envoya Python contre Léto, au moment de la naissance d'Apollon, mais Poséidon dissimula par les flots la retraite de Léto, qui fut ainsi préservée, et le serpent Python dut regagner son repaire, sur les pentes boisées du Parnasse.
Les déesses baignèrent le jeune dieu et l'enveloppèrent de langes. Contrairement aux autres enfants, Apollon ne fut pas nourri du lait maternel. Thémis déposa sur ses lèvres le nectar et la douce ambroisie. Aussitôt le nouveau-né rejeta ses langes et fut doué d'une vigueur virile, dont il allait user sans tarder contre le serpent Python. Il déclara «J'aimerai l'agréable cithare et l'arc recourbé, et j'annoncerai aux mortels les véritables desseins de Zeus.»