On prétend qu'il mit fin à ses jours mais toutefois il existe d'autres récits où Orphée est foudroyé par Zeus pour avoir divulgué des secrets aux hommes.
Platon dit que les dieux le punirent pour avoir voulu feindre à la mort d'Eurydice une douleur qu'il ne ressentait pas.
Cependant le récit le plus connu et sa mise à mort par les femmes de Thraces pour des raisons diverses selon les auteurs.
Lorsque Dionysos envahit la Thrace, Orphée négligea de l'honorer mais enseigna
d'autres mystères sacrés connus sous le nom d'orphisme et flétrit les sacrifices humains auprès des hommes
de Thrace qui l'écoutaient respectueusement. Vexé, Dionysos le livra aux Ménades, en Macédoine. Elles attendirent que leurs maris aient pénétré dans le temple
d'Apollon dont Orphée était le desservant, se saisirent des armes déposées à
l'extérieur, firent irruption dans le temple, tuèrent leurs maris et mirent
en pièces Orphée.
Elles jetèrent sa tête dans le fleuve Hébre mais elle flottait, continuant à chanter
"Eurydice, Eurydice" puis arrivée à la mer les courants l'emportèrent vers Lesbos où furent
fondés un sanctuaire et un oracle. Les Muses en larmes recueillirent ses membres
et les enterrèrent à Leibèthres en Thessalie, au pied du mont Olympe où le chant du rossignol est plus beau que partout ailleurs parait-il. Son tombeau, qui consistait en une colonne surmontée d'une urne cinéraire, fut l'objet d'une légende curieuse rapportée par Pausanias (IX 30): selon l'oracle de Dionysos si les cendres d'Orphée étaient exposées au grand jour, un sanglier ravagerait la cité. Un jour des ouvriers cassèrent l'urne laissant apparaitre les cendres du poète et le soir même un violent orange fit déborder le fleuve Sus qui ravagea la ville.
Ainsi s'accomplit l'oracle car Sus signifie sanglier.
Quant à la tête d'Orphée, après avoir été attaquée par le serpent de Lemnos qu'Apollon changea sur-le-champ en pierre, elle fut transportée dans une caverne à Antissa, consacrée à Dionysos. Là, elle rendait des oracles nuit et jour au point qu'Apollon, voyant ses oracles de Delphes, de Grynéon et de Claros désertés, vint un jour voir la tête d'Orphée et s' écria: " Cesse donc de te mêler de mes affaires ! " La tête désormais demeura silencieuse.
La lyre d'Orphée avait également été portée par les eaux jusqu'à Lesbos et déposée
dans le temple d'Apollon. C'était un sacrilège que de la toucher. Néanthe, fil du tyran de la ville voulu jouer de la lyre merveilleuses mais il fut dévoré par des chiens que la musique avaient attirés.
Sur intervention d'Apollon et des Muses,
la lyre figura comme constellation dans le ciel.
LA LYRE D'ORPHEE
Quand Orphée autrefois, frappé par les Bacchantes,
Près de l'Hèbre tomba, sur les vagues sanglantes
On vit longtemps encor sa lyre surnager.
Le fleuve au loin chantait sous le fardeau léger.
Le gai zéphyr s'émut; ses ailes amoureuses
Baisaient les cordes d'or, et les vagues heureuses
Comme pour l'arrêter, d'un effort doux et vain
S'empressaient à l'entour de l'instrument divin.
Les récifs, les îlots, le sable à son passage
S'est revêtu de fleurs, et cet âpre rivage
Voit soudain, pour toujours délivré des autans,
Au toucher de la lyre accourir le Printemps.
Ah! que nous sommes loin de ces temps de merveilles !
Les ondes, les rochers, les vents n'ont plus d'oreilles,
Les cœurs même, les cœurs refusent de s'ouvrir,
Et la lyre en passant ne fait plus rien fleurir.
Louise ACKERMANN.
Le mythe d'Orphée et d'Eurydice a beaucoup inspiré les artistes aussi bien sculpteurs, peintres, poètes que musiciens de l'antiquité jusqu' à nos jours. On peut retrouver six themes :
- Orphée musicien qui charme les animaux
- Eurydice mordu par le serpent
- Orphée aux enfers en présence d'Hadès et de Perséphone et parfois d'Eurydice
- La perte d'Eurydice en sortant des Enfers avec Hermès qui vient la reprendre
- la tristesse d'Orphée
- la mort d'Orphée
L'épisode d'Orphée déchiré par les Ménades était le thème des Bassarides, une tragédie perdue d'Eschyle. Ovide, dans ses Métamorphoses, livres X et XI, et Virgile, au livre IV des Géorgiques ont illustré le personnage d'Orphée dans la littérature latine.
Claude Monteverdi a composé sa «fable en musique» Orfeo. A l'égal de cette oeuvre connue et souvent jouée, l'Orphée de Gluck peut être considéré comme une des plus belles oeuvres inspirées de la mythologie. Tous les passages en sont célèbres dont le fameux « J'ai perdu mon Eurydice » Offenbach a, quant à lui, traité sur le mode plaisant, avec une verve endiablée, cet épisode de la recherche d'Eurydice dans son opéra bouffe "Orphée aux Enfers".
Cocteau a été séduit par ses sortilèges et a produit deux films sur le sujet : Orphée (1951), et Le Testament d'Orphée (1959).
Le cinéaste Marcel Camus est l'auteur d'Orfeu Negro (1959).
Dans le domaine de la peinture, certains tableaux évoquent Orphée parmi les animaux qu'il charme par sa musique, d'autres Orphée et les Ménades, mais la plupart retracent aussi les aventures d'Orphée et d'Eurydice : Eurydice piquée par un serpent, de Poussin, Delacroix ou du Titien (bien chercher le serpent qui figure sur ces tableaux), Orphée aux Enfers, de Bruegel, Perrier ou Rubens.
La sculpture a aussi donné des oeuvres célèbres comme le bas relief montrant Hermès, Eurydice et Orphée dont le musée du Louvre possède une copie, Orphée et Cerbère de Pierre Franqueville au Musée du Louvre, le couple de statues d'Orphée et d'Eurydice de Canova (Venise) ou Eurydice mourante de Charles François Leboeuf, dit Nanteuil (1822) conservée au musée du Louvre.
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