Dieu des Jardins, des Vignes, de la Navigation, de la Vigueur génératrice, Priape était fils de Dionysos et d'Aphrodite ou d'une nymphe. Il avait pour symboles le phallus souvent démesuré et le homard.
Priape était si laid que sa mère l'abandonna à sa naissance et il fut élevé par des bergers.
Petit et trapu, il est à l’opposé de l’idéal de beauté antique de fait il n'est pas vraiment apte à séduire: quand il s’éprend de la nymphe Lotis, la conquête tourne à la farce comme le narre Ovide (Fastes I, 391-440). Endormie après une fête, la belle nymphe est sur le point d’être conquise par Priape mais les braiements de l’âne de Silène la réveille en sursaut, et lui permettent de s'enfuir en appelant les autres dieux à son secours. Priape fut la risée de tous. Il se vengea sur l’âne qui, depuis, lui est sacrifié. Dans une autre version c'est la chaste Vesta qui est l'objet de sa conquête.
Son culte, inconnu de la Grèce des premiers siècles, était originaire d'Asie Mineure, se répandit dans les îles et dans toute la Grèce, et dans l'Italie méridionale. A l'origine, ce dieu personnifiait principalement la fécondité du sol. C'était aussi un dieu à la fois pastoral et maritime, protecteur des troupeaux, des abeilles et des pêcheurs. On plaçait l'image du dieu ithyphallique , plus ou moins grossière, et souvent accompagnée d'une inscription, à l'entrée des domaines dont on lui confiait la garde. Sa statue, tenant à la main une faucille servait d'épouvantail et son énorme phallus était sensé éloigner les voleurs.
"Passant, cette image de peuplier, œuvre informe d’un artiste villageois, c’est la mienne, c’est celle de Priape: je protège contre la main rapace des voleurs ce modeste enclos que tu vois sur la gauche, l’humble chaumière de son pauvre maître et son petit jardin. Au printemps, il me pare d’une couronne de fleurs; en été, d’une guirlande d’épis dorés par un soleil brûlant; en automne, de raisons mûrs et de pampres verts; et d’olives d’un vert pâle pendant les rigueurs de l’hiver. Aussi la chèvre nourrie dans mes pâturages porte à la ville ses mamelles gonflées de lait; lorsqu’il vend l’agneau engraissé dans mes bergeries, il revient au logis les mains chargées d’argent; et, ravies aux mugissements de leur mère, ses tendres génisses vont rougir de leur sang les autels des dieux. Redoute donc, passant, la divinité protectrice de ces lieux, et garde-toi d’y porter la main. Il y va de ton intérêt; sinon l’instrument de ton supplice est prêt: c’est ce phallus rustique . Par Pollux! dis-tu, de grand cœur! Oui; mais, par Pollux! Voici venir le métayer: brandi par son bras vigoureux, ce phallus va, pour toi, se changer en massue." Catulle, Elégie XX
A l'époque romaine, Priape personnifia surtout la virilité, la génération, l'amour physique; d'où le caractère licencieux, souvent obscène, des représentations du dieu, et des recueils de poèmes latins connus sous le nom de "priapées". Sous l'empire romain, Priape devint un personnage consacré du théâtre populaire.
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