En terme géographique la Mésopotamie regroupe les civilisations des Assyriens, Akkadiens, Babyloniens et Sumériens, qui se sont développées entre les grands fleuves le Tigre et l'Euphrate et se situe actuellement dans la réplublique d'Iraq.
Assyrie : région septentrionale de la Mésopotamie dont Ninive, Ashur, Kalhu, Dûr Sharrukin étaient des villes principales.
Akkad : région septentrionale du sud de la Mésopotomie dont la ville pricipale est Akkad fondée par Sargon au XIVe siècle avant notre ère.
Babylonie : partie méridionale de la Mésopotamie dont Babylone était la ville principale.
Sumer : partie méridionale de la Babylonie.
Les civilisations urbaines de Mésopotamie ont exercé une grande influence sur l'ensemble de l'Asie occidentale, mais comme elles englobaient des tribus non sédentaires, des bergers migrants et des travailleurs de la terre issus de groupes ethniques et linguistiques divers, elles n'ont jamais constitué un groupe culturel très homogène. Durant les IIe et IIIe millénaires av. notre ère, certaines de ces peuplades développèrent des entités politiques indépendantes et accédèrent à l'écriture, qu'il a été possible de déchiffrer. Les plus anciens, attribués aux Sumériens, utilisent une écriture cunéiforme et datent d'environ 3300 av. notre ère. Les plus anciennes tablettes furent découvertes dans le temple d'Inanna à Uruk. Un peu plus tard apparurent diverses écritures sémitiques.
Vers 1500 avant notre ère, la domestication du cheval et du chameau autorisa des déplacements sur de grandes distances et permit à ces peuplades de nouer des contacts plus étroits entre elles mais aussi avec des régions plus reculées, dont l'Égypte, l'Éthiopie, la Transcaucasie et l'Iran oriental. L'émergence de puissants empires multiethniques se disputant la possession de territoires coloniaux fut une constante durant la période comprise entre 1500 et 500 av. notre ère. Les effondrements successifs des nouveaux Empires assyrien et babylonien ouvrirent la voie aux conquêtes perses sous l'influence des rois achéménides, qui parvinrent, en peu de temps, à asseoir leur domination sur l'Égypte et l'ensemble du Proche-Orient.
Alexandre le Grand, roi de Macédoine, entreprit de contester le pouvoir perse, et ses conquêtes marquèrent le début, pour cette partie du monde, d'une mainmise étrangère — d'abord macédonienne, puis romaine et byzantine — qui s'étendit sur plusieurs siècles. De fait, on considère souvent que la mort d'Alexandre le Grand, en 331 av. notre ère, marque la fin de la période historique du Proche-Orient ancien.
Les peuples qui s'établirent dans les vallées fertiles entre les fleuves du Tigre et l'Euphrate en Mésopotamie conçurent une très riche mythologie vers 3200 avant notre ère.
Née dans la civilisation sumérienne, la plus ancienne des civilisations occidentales, la religion s’est enrichie des apports des civilisations akkadienne, assyrienne et babylonienne qui se sont succédé en Mésopotamie. Le pouvoir est passé de Sumer à Akkad, à l'Assyrie et à la Babylonie mais la même mythologie demeura.
À l'origine, les dieux ne représentaient que les forces créatrices et souveraines de la nature. Ils se confondaient avec elles et n'avaient pas d'individualité bien définie ; souvent même leur sexe était indéterminé. Plusieurs divinités, soit masculines, soit féminines, portaient indifféremment le nom de Nin, qui veut dire Dame ; d'autres réunissaient les deux sexes, tel Enlil, qui est appelé « père et mère qui crée lui-même ».
D'ailleurs, quelle personnalité auraient pu avoir des êtres dont les représentations figurées n'étaient que le symbole direct de leur action ou de leur domaine : l'arbre pour le dieu de la forêt, le rocher pour le dieu de la montagne ?... Le disque du soleil représentait le dieu Shamash, le croissant lunaire signifiait le dieu Sîn. Plus tard, on donna aux dieux des formes animales : lion, taureau, aigle, serpent ; Mardouk fut « le taureau noir de l'abîme » ; Enlil, « le boeuf puissant » ; Êa, « le bélier d'Eridou ». C'était un acheminement vers l'individualisation, qui ne se réalisa pleinement que lorsque les dieux furent enfin revêtus d'une forme humaine.
Dès lors, les dieux apparurent comme les types d'une humanité supérieure. Au physique, ils sont barbus et portent une longue chevelure, ramenée en chignon chez les dieux, épandue en boucles chez les déesses. Comme costume, ils ont, à l'époque archaïque, un vêtement caractérisé par de longues franges laineuses disposées en étage — c'est ce qu'on appelle le kaunakès — et une coiffure à cornes et à plumes ; plus tard, ils adoptent la longue robe d'étoffe lisse et se coiffent du turban ou, plus souvent, de la grande tiare plate ou conique, à une ou plusieurs paires de cornes. En somme, les dieux ne se distinguent des hommes que par la taille et la force. Leur privilège essentiel est l'immortalité. Mais ils sont soumis aux mêmes besoins, aux mêmes passions que les mortels.
Ils sont accessibles à la peur. Lorsque le déluge se déchaîne, les dieux s'inquiètent de voir les eaux s'élever ; ils montent au ciel d'Anu pur se réconforter,
Les dieux s'accroupissent comme le chien, sur la muraille ils sont couchés.
Les dieux sont aussi gourmands ; quand ils se réunissent, ils ne manquent pas de festoyer et boivent jusqu'à l'ivresse, une ivresse bruyante :
À boire ils s'enivrent, les corps sont joyeux,
Ils crièrent beaucoup, leur coeur s'exalta,
dit le Poème de la création. Ils ne sont pas moins friands de sacrifices : quand Outanapishtim, sauvé du déluge, plaça en reconnaissance ses offrandes sur le sommet de la montagne,
« les dieux flairèrent la bonne odeur, les dieux comme des mouches se rassemblèrent au-dessus du sacrificateur »
Comme les hommes, les dieux ont leurs épouses, leur famille. Souverains célestes, ils ont, à l'image des rois de la terre, leur cour, leurs serviteurs, leurs soldats. Ils habitent des palais situés soit dans les régions supérieures du ciel, soit sur la grande montagne de l'Est, soit dans les profondeurs souterraines des enfers. Bien que chacun ait ses attributions définies, il leur arrive de délibérer sur des affaires communes ; ils s'assemblent alors dans une salle nommée l'Oupshoukina ; c'est là notamment qu'ils se réunissent au début de chaque année, à la fête du Zagmouk, pour fixer les destins. Ils forment donc une société organisée et hiérarchisée.
Primitivement, tous les dieux portaient le nom d'Anunnaki ; dans la suite on les répartit en deux catégories : les dieux célestes prirent le nom et celui d'Anunnaki fut réservé aux divinités de la terre et des enfers.
La hiérarchie divine ne s'établit pas tout de suite et fut souvent modifiée. Le grand principe primordial de fertilité et de fécondité, adoré d'abord par les Sumériens, s'éparpilla vite en une foule de divinités, qui n'avaient entre elles aucun lien précis. Plus tard, sous l'effet de l'amour-propre national, les dieux acquirent un rang, dont la dignité correspondait à l'importance que tenait dans l'ensemble du pays la cité où ils étaient particulièrement vénérés. Enfin les théologiens officiels de la Babylonie fixèrent de façon à peu près définitive la hiérarchie des dieux, en les répartissant en triades, dont les deux principales furent celle des grands dieux créateurs: Anu, Enlil, Ea, et celle des divinités astrales: Sîn, Shamash, Ishtar.
En général, les divinités assyriennes sont identiques à celles de Babylone, à l’exception des dieux poliades comme Ashur qui sont vénérés seulement dans la cité qu'ils protègent. Toutefois les noms sont parfois différents à Sumer. Voir pantheon
APSU + TIAMAT / \ / \ LAHMU + LAHAMU / \ / \ ANSHAR + KISHAR / \ / \ ANU + ANTUM(KI) | | ------------------------------------------------------------- | | | NINHURSAG + ENKI LUGALBANDA + NINSUN + EA + NINKI ENLIL + NINLIL | | | | | | | | | | NINURTA GILGAMESH | | | | MARDUK SIN + NINGAL | | GESHTINANNA ---| | | |--ERESHKIGAL + NERGAL | | TAMMUZ + ISHTAR----------------| / \ | / \ | LULAL SHARA SHAMASHLes divinités sont partagées en deux groupes: les Igigi qui sont des divinités qui vivent sur la Terre destinées à pourvoir aux besoins des Anunnaki qui sont les divinités supérieures. Il convient toutefois de noter que dans certains textes les mots sont inversés.