L'art romain dérive de l'art étrusque et de l'art grec, surtout hellénistique. Son architecture a subi aussi l'influence de l'art des grandes monarchies asiatiques. Le tempérament romain se dégage cependant parmi ces imitations, et imprime aux œuvres proprement romaines un caractère pratique, réaliste et puissant.
Trois caractéristiques distinguent particulièrement l'architecture
romaine :
- Emploi hardi et fréquent de la voûte, héritée des Etrusques et dont
la Grèce n'avait fait qu'un très rare usage ;
- Grandes dimensions des édifices,
dues en partie à son génie, en partie aux influences venues d'Orient ;
- Procédé
de construction rapide et économique : le blocage, composé de petits matériaux
agglomérés par un ciment de grande qualité.
Rome a d'ailleurs fait usage
également de la pierre de taille, merveilleusement ajustée et sans ciment.
Elle employa les trois ordres grecs : dorique et ionique, mais alourdis, corinthien
enrichi, en y ajoutant un ordre composé de l'ionien et du corinthien, avec une
surcharge d'ornements parfois excessive.
L'originalité de l'architecture romaine consiste surtout dans la puissance,
qui se montre dans les édifices à l'usage du public :
-
basiliques: vaste hall rectangulaire dont l'intérieur est divisé en plusieurs nefs par des colonnades;
- thermes: établissements de bains comprenant aussi des salles de gymnastique et des bibliotheques;
- temples,
- amphithéâtres,
- aqueducs,
- égouts, le cloaca maxima qui servait de collecteur à un vaste réseau est toujours utilisé de nos jours.
- cirques,
le grand cirque (circus maximus) pouvait contenir 250 000 spectateurs (pm: le Stade de France: 81 000)
Elle a multiplié partout les
arcs de triomphe et les portes monumentales, et poussé très loin l'architecture
militaire. D'innombrables ruines subsistent de cette architecture, tant en Nubie
et dans l'ancienne Gaule qu'en Afrique et en Asie Mineure.
Les Romains ont cultivé avec le plus grand succès
la gravure en médailles (monnaie et médaillons), la gravure sur pierres fines,
la bijouterie, l'orfèvrerie et la verrerie, ainsi que la poterie ornée de reliefs.
La fabrication à Rome même et surtout dans la ville voisine de Préneste (Palestrina) de miroirs et de boîtes de bronze gravé, imités des Étrusques, mais dont les sujets sont souvent originaux (la représentation d'une scène de triomphe sur une ciste offre un intérêt exceptionnel, et la ciste Ficoroni [villa Giulia, Rome], consacrée aux aventures des Argonautes, est une oeuvre de grande classe); la céramique décorée (plats du type de « genucilla » ornés d'une tête de femme). Le Latium est devenu un foyer de production artistique. R. Bianchi Bandinelli rattache cette production à l'art « médio-italique », qui, tout en subissant l'influence grecque italiote et celle de l'Etrurie, présente cependant une originalité, due à l'austérité de populations mal préparées à accepter les complications et les raffinements nés dans les cours hellénistiques et accueillis par les centres les plus évolués de la Méditerranée occidentale.
En musique, Rome s'est contentée d'emprunter aux Grecs leur architecture sans en comprendre toujours la subtilité, et ses imitations sont surtout des pastiches, à contresens parfois. Elle a, du moins, perpétué le diatonique des pythagoriciens et servi de trait d'union entre la Grèce et le moyen âge.
En substituant, d'autre part, aux mélodies simples exécutées par un seul instrument, auxquelles la Grèce se plaisait, les concerts d'instruments divers et de voix multiples, en renforçant la flûte et la cithare par des armatures de métal, les musiciens, à l'époque impériale notamment, se sont surtout préoccupés d'atteindre la puissance.