EMPIRE ⑵

 

L'EMPIRE ROMAIN AU III siècle.

Vers le milieu du III ième siècle, l'Empire Romain est le théatre de guerres civiles, d'invasion barbares et de crises économiques.
L'armée est le dernier rempart de l'Empire menacé par des tribus germaniques, les Alamans et les Francs, installées sur le Rhin et le Danube, mais aussi par les Goths dans les Balkans, en Grèce et en Asie Mineure. Plus à l'est, les Perses attaquent les provinces orientales, envahissent la Syrie en 260 et font même prisonnier l'empereur Valérien.
La conduite de la guerre grève lourdement les finances de l'Empire. La dévaluation de la monnaie provoque une inflation galopante et, au milieu du siècle, la pièce de monnaie n'a plus aucune teneur en argent. L'effondrement du système monétaire a pour conséquence le recours aux paiements des soldes et aux recouvrements d'impôts en nature. Les réquisitions se transforment en pillages organisés. Le commerce et l'agriculture sont désorganisés, les terres désertées et le brigandage en progression constante. Les famines et les épidémies dépeuplent les villes, qui ne sont plus entretenues et se délabrent.

Signe des temps, les seules constructions nouvelles sont les fortifications et les murs d'enceinte comme en construit Aurélien (règne de 270 à 275) à Rome même. La vie culturelle s'étiole et ce, jusque vers les années 270-280.

LE RETABLISSEMENT.

Les premiers signes d'un rétablissement se manifestent vers 270 à la suite d'une série de victoires militaires contre les Barbares et d'un net redressement économique. Mais le pouvoir politique ne devient stable que sous Dioclétien, qui régnera de 284 à 305. Conscient que l'Empire est une charge trop lourde pour un seul empereur, il réforme l'institution impériale en établissant un système de partage des responsabilités territoriales et de procédure de succession: la tétrarchie. Il choisit un co-empereur, Maximien, à qui il confie la gestion des provinces occidentales, lui-même gardant le gouvernement des provinces orientales. Bientôt les deux empereurs ou augustes, associent au pouvoir un adjoint, qui prend le titre de césar avant de devenir lui-même auguste.
Cette tétrarchie (ou pouvoir à quatre) aurait pu devenir une institution permanente, mais lorsque Dioclétien abdique, en 305, les césars et leurs héritiers s'affrontent pour le pouvoir.
En 312, Constantin, le fils du césar de  Maximien, Constance Chlore, devient le  maître de l'Occident et, en 324, arrache  à Licinius l'empire d'Orient, reconstituant ainsi l'unité de l'Empire sous sa seule direction, jusqu'à sa mort en 337.

REORGANISATION.

Sous Dioclétien et Constantin, l'Empire romain est entièrement réorganisé.
Constantin crée une armée stationnée aux frontières et d'autres, mobiles, cantonnées dans les villes fortifiées et prêtes à mener de véritables campagnes. Ces armées sont commandées par des soldats de métier sortis du rang. Sur le plan politique, les provinces sont subdivisées en des unités plus facilement gouvernables, dirigées par des gouverneurs sans responsabilités militaires. Le gouvernement prend des mesures fiscales et économiques, se dote d'une nouvelle monnaie d'or stable, lutte contre l'inflation, réforme le système fiscal et introduit l'idée d'un budget annuel.
Ces mesures s'accompagnent d'un renforcement du gouvernement central. Mais la bureaucratie impériale, restée inefficace et corrompue, contraint les citoyens à payer des impôts de plus en plus élevés qui plongent dans la misère paysans et artisans. Le contrôle impérial sur la société est renforcé par des mesures interdisant toute forme de mobilité sociale et fixant de façon héréditaire le statut social des paysans, des artisans et des responsables municipaux. Il en résulte une société de plus en plus rigide, avec des paysans menacés par le servage.

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