La mort d'Achille ne figure pas dans le texte de l'Iliade mais la mise en garde de Thétis est très claire et Achille la connait depuis longtemps et il la répète dans la livre IX par exemple.
Ma mère, la déesse Thétis aux pieds d’argent, m’a dit que deux destinées différentes pouvaient me conduire au terme de la vie : si je persiste à combattre dans les plaines d’Ilion, il n’est plus pour moi de retour, mais j’acquiers une gloire immortelle ; au contraire, si je retourne dans mes foyers, au sein de ma douce patrie, ma renommée périra, mais une longue vie m’est promise, la mort ne m’enlèvera pas rapidement. (Iliade IX, 410 sqq)
Il n'y a pas que sa mère qui l'avertit du sort terrible qui l'attend. Le fantôme de Patrocle qui vient lui demander de lui accorder rapidement des funérailles lui dit :
Une funeste destinée, celle qui à présidé à ma naissance, s’est emparée de moi; toi-même, ô divin Achille, ton sort est de périr sous les murs des valeureux Troyens. (Iliade XXIII, 80)
Hector, sur le point de mourir, lui révèle même par qui il sera tué et l'endroit précis où se déroulera l'action:
mais crains que je n’attire sur toi la colère des dieux, en ce jour où, malgré ta vaillance, Pâris et Apollon t’immoleront devant les portes Scées. (Iliade XXII, 353)
Même Xanthos, le cheval divin qui sait parler, lui prédit sa mort et Achille ne cherche pas à éviter son destin.
«Xanthos, pourquoi me prédire la mort? Cela ne te convient pas. Je sais que mon destin est de périr ici, loin de ma mère et d’un père chéri; cependant je ne m’éloignerai point avant que les Troyens ne soient rassasiés de combats.» (Iliade XIX, 416 sqq)
Une légende posthomérique raconte le récit de son combat avec Memnon, le fils d'Eos. Ce fut sa dernière victoire.
♳ Peu après Pâris, (ou Apollon sous les traits de Pâris),
tua Achille en lui décochant une flèche à l'endroit fatal.
♴ Selon d'autres traditions post-homériques, il fut tué dans un temple
d'Apollon à Thymbra par une flèche tirée par Pâris, au moment même où il allait épouser Polyxène.
Thétis, ayant appris la mort de son fils, sortit des eaux, accompagnée d'une troupe de Nymphes de la mer, pour venir pleurer sur son corps. Les Néréides entourèrent le lit funèbre, en poussant de terribles lamentations, et elles revêtirent le corps d'habits immortels; les neuf Muses firent entendre tour à tour leurs plaintes lugubres. Durant dix-sept jours et dix-sept nuits, les Grecs pleurèrent avec les déesses ; le dix-huitième, le corps fut mis sur un bûcher et incinéré; ses cendres, mêlées à celles de Patrocle, furent enfermées dans une urne d'or.
Polyxène, fille de Priam et aimée d'Achille fut sacrifiée sur sa tombe comme le raconte Ovide.
Les Grecs rendirent à Achille des honneurs divins, lui dédièrent des temples et un culte, notamment à Sparte et à Elis fut instauré. Conformément à l'oracle de Dodone les Thessaliens prirent l'habitude tous les ans de sacrifier un taureau blanc et un taureau noir à sa mémoire.
Ajax et Ulysse récupérèrent les cendres qui furent placées dans un tombeau du cap Sygée près du Bosphore mais il existe deux cénotaphes un à Olympie et un second à Sparte.
Puis les chefs Grecs se disputèrent âprement ses armes du héros. Ulysse l'emporta.
Selon la tradition courante, Achille coulerait une éternité bienheureuse soit aux Champs-Elysées, soit sur l'île Blanche, à l'embouchure du Danube, où il se maria après leur mort avec ♳ Hélène, ou ♴ Iphigénie ou ♵ Médée selon différents auteurs.
Thétis |
Pélée |
ACHILLE |
|
Epouse* / amante | Enfants |
Déidamie * | Néoptolème |
Briséis | |
Penthésilée (?) | Caïstos |
♳Hélène * | |
♴Iphigénie * | |
♵Médée * |
Dans l'Antiquité, les exploits et la vie d'Achille ont été le thème d'un grand nombre d'oeuvres d'art:
- de sculptures; comme le rapporte Pline le nom d'Achilléennes donné aux figures d'éphèbes nus et tenant une lance qu'on voyait dans les gymnases, ou comme Achille et Penthésilée du British Museum;
- de peintures murales; (Maison de Castor et Pollux, à Pompéi);
- de peintures de vases; (Thétis portant les armes d'Achille, bibliothèque Vaticane).
Dans les temps modernes, Rubens, Hamilton, Ingres, David et Delacroix se sont largement inspirés du héros dans leurs oeuvres.
Achille est aussi un modèle privilégié pour la littérature (Eschyle, Pindare, Euripide) et la politique grecques (Alexandre offre un sacrifice à Achille sur le site de Troie avant d'attaquer la Perse). Son personnage connaîtra de nombreuses vicissitudes dans la littérature : chevalier médiéval dans l'Achilléide byzantine (XIVe), il n'est qu'un bravache pour Shakespeare (Troïlus et Cressida), mais un amoureux parfait pour Racine (Iphigénie en Aulide), avant de finir en bouffon dans une oeuvre parodique de la Belle Hélène d'Offenbach.