Homme d'Etat athénien, né à Athènes vers 525 avant notre ère, mort en Asie Mineure vers 460. Fils d'un Athénien et d'une étrangère, il montra de bonne heure un esprit inquiet et ardent, et le goût de la politique.
Archonte en 493, il prit une part brillante à la bataille de Marathon (490). L'amour de la gloire le porta à rechercher la faveur populaire ; mais il comprit les véritables intérêts de sa patrie et travailla à en préparer la grandeur. Chargé de soumettre les îles de l'Egée, qui avaient trahi la Grèce en favorisant les Perses, il termina glorieusement cette entreprise. En 484 il fit ostraciser son rival Aristide, chef du parti aristocratique. Ayant ainsi le champ libre, il voulut faire de sa république la première puissance maritime, et il obtint qu'on affecterait le produit des mines d'argent du Laurion à la construction de deux cents trières.
En 480, lors de l'invasion de Xerxès, il réussit à unir presque tous les Hellènes contre l'ennemi commun. Au cap Artémision, il accepta que le commandement de la flotte fût déféré au Spartiate Eurybiade, bien que les Athéniens eussent fourni plus de vaisseaux que tous les autres Grecs.
Après l'échec des Thermopyles, il persuada aux Athéniens d'abandonner leur ville en montant sur leurs vaisseaux, et fit révoquer la loi d'exil portée contre Aristide. Il détermina les chefs grecs à combattre dans la position avantageuse du détroit de Salamine, et eut la plus grande part à la glorieuse victoire (480), releva ensuite Athènes de ses ruines, fit reconstruire les murs, et fortifier Le Pirée, malgré la jalousie des Spartiates.
Mais ceux-ci l'enveloppèrent dans un réseau d'intrigues. Lui-même se rendit odieux par son faste et ses exactions dans l'Égée; il fut banni par l'ostracisme (471). Poursuivi de pays en pays, il alla chercher un asile auprès d'Artaxerxès qui l'accueillit magnifiquement. Mais il mourut bientôt, sans avoir combattu contre sa patrie, quoi qu'en disent certaines anecdotes tendancieuses répandues sur sa fin.