JUVENAL

JUVÉNAL (Decimus Junius Juvenalis), poète satirique latin, né probablement à Aquinum, en Apulie, vers 60 de notre ère, mort à un âge très avancé. Il était fils d'un riche affranchi, vint à Rome et déclama dans les écoles jusqu'à l'âge de quarante ans. Ces exercices n'ont pas été sans influence sur le développement de sa manière. Puis, ayant sans doute fait des mécontents par l'âpreté de ses satires, il fut envoyé commander une cohorte en Ecosse ou en Egypte. C'était un exil déguisé.

L'existence de Juvénal à Rome fut certainement pleine de blessures d'amour-propre. De là cette tension que l'on remarque dans ses écrits, cette continuelle déclamation, ces invectives violentes. Ayant vécu dans un temps où les mœurs d'une partie de la société romaine étaient des plus dissolues, sa verve satirique trouvait une abondante matière. Au reste Juvénal s'en prend aux personnes, aux vices, mais il n'en rend pas responsable un régime politique que tout le monde avait alors accepté. Ce n'est pas un républicain.


Juvénal
Littérairement, ses plus notables qualités sont la verve et le pittoresque réaliste, qui va souvent jusqu'à la crudité. On possède quatorze satires authentiques de Juvénal, composées entre 100 et 120 :
1° la Vocation satirique;
2° les Hypocrites;
3° les Embarras de Rome ;
4° le Turbot de Domitien ;
5° les Parasites ;
6° les Femmes;
7° les Gens de lettres;
8° la Noblesse ;
9° les Débauchés;
10° les Vœux;
11° le Luxe de la table;
12° le Retour d'un ami;
13° le Remords ;
14° l'Education d'Egypte;
et une douteuse : l'Etat militaire.

Boileau a imité les satires III, VI et VIII.

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