SALLUSTE (Caius Sallustius Crispus), historien latin né à Amiterne, dans la Sabine, en 87 avant notre ère mort en 35 avant notre ère. D'une famille riche, mais plébéienne, il reçut une instruction solide, et de bonne heure suivit la carrière politique. A vingt-sept ans, il fut questeur, puis tribun de la plèbe, et fut mêlé aux troubles de l'époque
Attaché au parti démocratique avancé il fut un sectateur de Clodius dans sa lutte contre Milon à qui il vouait en outre une haine personnelle : surpris en adultère avec la femme de celui-ci, Fausta, il avait été fustigé par les esclaves du mari. Il fut chassé du Sénat en 50, puis réintégré en -49 par César, dont il suivit la fortune, Gouverneur d'Afrique en -47, comme préteur, il amassa des richesses scandaleuses, qui lui permirent de mener a Rome une vie fastueuse et de faire bâtir, sur le Quirinal, une villa remplie d'œuvres d'art, et entourée de jardins qui passaient pour les plus beaux de la ville.
Retiré de la vie politique en -44, il composa ses ouvrages historiques: Conjuration de Catilina (-43), Guerre de Jugurtha (-42 à-40) enfin, après -39, ses cinq livres d'histoire (dont nous n'avons plus que de courts fragments), qui vont de la mort de Sylla (-78) jusqu'en -67. Ces trois ouvrages semblent devoir montrer les origines, le triomphe, et l'échec avec Catilina, du mouvement démocratique.
L'impartialité de Salluste n'est qu'a demi sincère, mais on ne peut qu'admirer la pénétration et le relief avec lesquels il a trace le portrait des principaux personnages. Son style offre les mêmes qualités que celui de son modèle Thucydide. Il a la brièveté, la force condensée, le tour sentencieux, parfois jusqu'a une certaine obscurité. II affecte aussi certaines tournures archaïques, qui déconcertaient quelques-uns de ses amis et admirateurs, comme César ou Védius Pollion. Sénèque, Tacite, Martial, Quintilien, Aulu-Gelle plaçaient Salluste très haut dans leur estime, et la postérité n'a pas révoqué leur jugement.